Filles perdues, cheveux gras
Bon bah, après visionnage, on ne peut que constater qu'il n'y a pas grand chose à sauver. On pourrait dire que cela véhicule les pires clichés sur la banlieue et ses habitants, que ce n'est pas drôle une seconde. On pourrait dire qu'il ne se passe rien et que les tribulations vaines du couple Nakache / Bekhti ne sont pas très intéressantes. On pourrait dire enfin que les tentatives d'insuffler une émotion factice dans le coeur de ces deux jeunes filles sont systématiquement ratées (Sauf une, la danse père / fille). Oui, on pourrait dire tout cela.
Mais ce qui m'a le plus frappé et dérangé, c'est le portrait peu flatteur que ce film faussement hype et girly offre de la jeunesse d'aujourd'hui, et plus particulièrement des filles. Les deux dindes qu'on nous donne à observer sont si vulgaires, veules, égoïstes, aux aspirations si superficielles (en gros : cul, fringues, chaussures et fêtes) qu'elles suscitent un rejet total et épidermique du vent dont le souffle résonne dans leur boîte crânienne vide, comme le coquillage que l'on approche de l'oreille pour entendre la mer.
Si ce vide abyssal de la personnalité et cette superficialité futile sont la fidèle représentation de ce qui se passe dans l'esprit de la jeune fille d'aujourd'hui et qu'elle se reconnaît dans le reflet ingrat de ce miroir déformant à elle offert, il y a de quoi avoir peur et donner des envies de virer sa cuti.
PS : J'allais oublier le seul atout du film : sa BO entraînante.