Si au début du film nous nous demandons où l’histoire va nous mener avec cette jeune Sacha, aristocrate russe pas comme les autres qui veut retrouver son grand-père, parti en exploration dans le grand Nord, et disparu avec tout son bateau et tout son équipage. Envers et contre tous et surtout contre son père, elle partira néanmoins braver les dangers, courageuse, forte de caractère et différente des autres membres de sa famille. Elle se fera d’abord « embaucher » dans une auberge par une patronne bougonne qui va l’avoir par la suite « à la bonne » tant Sacha saura se fondre dans le décor. Le film devient intéressant à ce moment et on se prend dans l’univers, pour ensuite monter dans le bateau avec Sacha et tout l’équipage masculin, qui tout d’abord sera réticent à l’idée d’embarquer une jeune fille, qui plus est aristocrate. Mais tous vont bien vite se rendre compte que Sacha n’est pas du genre à jouer les petites filles riches qui se laissent vivre…
Si le graphisme et le visuel du film ne séduiront pas les spectateurs friands d’animation 3D parfaite et policée, tout cela se met au service d’une histoire touchante, que l’on prend plaisir à suivre jusqu’à la fin. Tous les ingrédients sont au rendez-vous, par touche suffisante, ni trop, ni pas assez, dosés à la perfection :
émotion quand les flashbacks racontent la forte complicité nouée entre Sacha et son grand-père, on apprécie ensuite la complicité entre Sacha et un des chiens de l’équipage qui ne la quittera pas, même dans l’adversité, histoire naissante entre Sacha et un des jeunes de l’équipage… L’aventure, le suspense de savoir si tous vont s’en sortir, retrouver le Davaï, et bien entendu le grand-père de Sacha…
La musique, magnifique, sert le film à la perfection. La fin du film, très émouvante, est parfaite.
Lorsque Sacha retrouve son grand-père glacé, elle s’aperçoit qu’il a laissé un recueil d’exploration à son intention.
Les points de vue, les gros plans de visage entre Sacha et son grand-père, en vis-à-vis, sont très réussis. La ressemblance physique et de caractère sont ainsi bien marqués et font ressentir de vives émotions…
Ce que je trouve également très réussi à propos de cette fin, c’est que l’on voit l’équipage rentrer avec le Davaï retrouvé, mais on ne les voit pas rentrer, ni Sacha chez elle en Russie, ce qui laisse une fin tout à fait ouverte et le spectateur peut laisser son imaginaire s’envoler : Sacha va-t-elle reprendre sa vie d’avant en Russie ? Faire éditer le recueil d’exploration de son grand-père pour que tous puissent découvrir les aventures de son héros ? Deviendra-t-elle exploratrice comme son aïeul ? Restera-t-elle avec l’équipage du bateau avec qui elle a noué des liens, commencé une histoire avec le jeune matelot ? Tout est possible et pour cela, je trouve la fin vraiment remarquable !
« Tout en haut du monde » est de ces pépites qui nous font nous évader et tout oublier le temps (trop court) de sa durée… Une grande réussite. Merci France 4 de cette découverte, mais navrée de voir cette chaine en août prochain.
Voir mon analyse complète du film sur mon blog: reves-animes.com