Il paraît que la quantité nuit à la qualité. Voilà ce qui traduit bien la filmographie de Ridley Scott ces derniers temps (et même depuis le début de sa carrière, sans compter tout ce qu’il produit). Avec un, voir deux (comme cette année, avec le décevant Alien : Covenant) films par an, difficile de faire un chef d’œuvre à chaque fois. Pour ma part, je trouve qu’il nous a offert beaucoup trop de ratages (Une grande année, A armes égales, Hannibal, etc...) par rapport à ses grands films (Alien, Blade Runner, Thelma et Louise, Gladiator...). Tout est bien maitrisée ici. On peut même dire que tout est bien propre, voir un peu trop sage. Malgré tout, on a là une mise en scène solide, une belle reconstitution de l’époque, un scénario classique (inspirés de faits réels) mais prenant (sans être non plus haletant), une interprétation impeccable (je ne suis pas fan de Michelle Williams mais je l’ai trouvée très bien ici, par contre notre Romain Duris national en fait des tonnes). Sur ce dernier point, on ne saura sans doute jamais si le remplacement de dernière minute, six semaines avant la sortie en salles, de Kevin Spacey (pour cause de scandale au harcèlement sexuel, coût pour la production : 10 millions de dollars pour retourner toutes ses scènes) par le grand Christopher Plummer aura été une bonne chose ou pas (il faudrait que Scott nous sorte le film d’origine en bonus dans le DVD à venir par exemple…). Toujours est-il que ce dernier est formidable (nommé aux prochains Golden Globes). Quand on voit la bande-annonce d’origine et l’horrible maquillage (sans compter la voix) dont l’acteur de House of Cards (viré aussi) était affublé, on se dit que l’on a peut être échappé au pire, surtout niveau crédibilité. Au final un Ridley Scott dans la moyenne. Pas un grand film mais une certaine réflexion sur l’argent et son pouvoir qui nous donne un thriller efficace devant lequel on s’ennuie pas mais qui ne restera pas dans les annales…
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