Quelle déception! Quelle trahison! Les comédies françaises populaires ne me plaisent pas, jamais. L'humour gras et bien souvent problématiques sur lesquelles elles reposent m'est bien souvent insupportable. Tout simplement noir, le film de Jean-Pascal Zadi et John et John Wax devait marquer ma réconciliation avec le genre. Il n'a fait que consommer la rupture.
D'un point de vue cinématographique, c'est très pauvre. Le style "caméra embarquée" n'a pas le moindre intérêt. La construction du film est désastreuse. On assiste à une longue succession de sketchs décousus, certains drôles, plus souvent gênant. Les scènes s’enchaînent à un rythme d'enfer et gagnerait à inclure des instants de respiration qui n'ont pas forcément vocation a toujours faire rire.
Je n'écrirais pas cette chronique si je pensais que c'était simplement un mauvais film. Je le fais parce que je pense qu'il véhicule des idées extrêmement problématiques. S'il faut reconnaître a Jean-Pascal Zadi ses efforts en termes de représentativités des minorités. Son traitement de la sphère militante noire française est particulièrement insultante. Le choix de traiter un sujet particulier par scène, en dénonçant à chaque fois les contradictions des militants empêche le spectateur de se poser des questions sur les sujets défendus par les activistes. Il n'en retiens que les procès en légitimité et l'hypocrisie qui gangrènerait ces milieux.
Plus grave encore, le message véhiculé par la scène finale est une honte pour un film dit militant. Après plus d'une heure ou toutes les facettes du militantisme noir français ont été tournées en ridicules. La manifestation du protagoniste est un échec ,mais il est heureux de la présence de ses proches et de quelques participants sincères. C'est la seule scène du film ou personne n'est tourné au ridicule. Comme une façon de dire que les noirs feraient mieux de ne pas faire trop de bruit et de se concentrer sur leurs proches, sans jamais déranger s'ils veulent s'intégrer.