« La vie c’est ça, un bout de lumière qui finit dans la nuit. »

"La nuit douce s’étalait autour d’eux. […] La tendresse des anciens jours leur revenait au cœur, abondante et silencieuse comme la rivière qui coulait, avec autant de mollesse qu’en apportait le parfum des seringas, et projetait dans leurs souvenirs des ombres plus démesurées et plus mélancoliques que celles des saules immobiles qui s’allongeaient sur l’herbe."
Gustave Flaubert


Je pense que ce film est à voir à l’occasion d’une nuit d’été, lorsque la chaleur est pesante mais pas forcément désagréable, et que ces nuits, si courtes, laissent le soleil se réveiller alors qu’il venait à peine de se coucher.


Le film débute à peine que nous sommes déjà plongés dans l’ambiance qui y régnera tout du long. L’obscurité omniprésente fait ressortir ces petites lumières, pépites colorées dispersées dans la ville. C’est toute une nuit que l’on vit en l’espace d’un film et dont le matin vient signer la fin. Chantal Akerman réussit avec des touches mélancoliques à faire ressentir au spectateur les sensations des nuits estivales à travers différents types d’amour, espéré ou passionné.


Un homme et une femme ne se parlent point et se dévisagent tour à tour. Une femme et un homme dansent avec passion. Les scènes s’enchaînent et le spectateur est, petit à petit, submergé par une vague de mélancolie qui s’accorde bien avec les nuits d’été. Certains plans m’ont aussi fait penser aux tableaux d’Edward Hopper, de part leurs compositions, leurs couleurs, leurs atmosphères.


Le silence et la musique jouent un rôle majeur dans ce film. En effet, on ne distingue que quelques phrases, toujours brèves. Des questionnements ou quelques mots, un je t’aime. Mais c’est le silence et la musique qui dominent. La nuit rendant le silence plus criant, la musique venant combler ce vide apparent. Peut-être que la musique nous donne à voir plus que ce que les mots auraient à nous raconter.


Toute une nuit est un film qui diffère grandement de ce que j'avais pu voir du cinéma de Chantal Akerman jusque là. Cette œuvre impose une ambiance à la fois lente et contemplative de la beauté nocturne.


https://www.youtube.com/watch?v=x7m6IRrNXNA

Mashiro
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le 20 juin 2017

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Mashiro

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