Toutes les poupées ne pleurent pas est un film en stop motion sur un couple faisant un film en stop motion sur … l’amour impossible entre un loup et un lièvre. En tout cas, ça commence comme ça. C’est lent, bien réalisé, très agréable à l’œil, avec des plans très variés, et des décors magnifiques. Frédérick Tremblay a fait un choix pertinent pour les deux personnages principaux : en ne nous cachant pas certains défauts de la réalisation de ses personnages, il parvient tout de même à les rendre vivants, à être très réaliste sans l’être concrètement. Je ne suis pas sûr d’être clair mais je me comprends : l’auteur parvient à rendre les personnages vivants et expressifs alors qu’on voit qu’ils ont été fabriqués, et qu’ils ne sont pas très souriants puisque leurs visages sont toujours les mêmes.
L’auteur insiste sur la dimension démiurgique de ce genre de travail : puisqu’on nous montre tout le travail des auteurs de film en stop motion, le film revêt presque une dimension documentaire, c’en devient même un peu nombriliste. Quoiqu’il en soit, il y a derrière ce film un très très gros travail, je n’ose imaginer le temps passé à fabriquer le film ! Le résultat final est très plaisant, alors que je craignais le pire au tout début, et même si je n’ai pas tout compris à l’intervention d’un troisième personnage. C’est aussi le mystère qui rend appréciable ce genre de film, on doit pouvoir l’interpréter de façons très différentes !