Quand une œuvre aussi emblématique que Les Trois Mousquetaires est réinterprétée, on s'attend à ce que les libertés créatives enrichissent le propos. Faire des mousquetaires des femmes, dissimulant leur identité pour se battre à égalité avec les hommes, aurait pu être une idée brillante. Malheureusement, tout laisse à penser que cette adaptation rate sa cible.
L'affiche, première vitrine du film, donne déjà un goût amer. Les costumes semblent conçus davantage pour flatter l’œil moderne que pour coller à la période ou au propos. Brassières et nombrils apparents ? Non seulement c'est anachronique, mais c'est aussi réducteur. Une femme n'a pas besoin d’être sexualisée pour prouver sa force ou son ingéniosité. Ce choix esthétique trahit une méconnaissance de l'époque et des enjeux que le film semble vouloir défendre.
La bande-annonce n’est guère plus rassurante. Au lieu de dialogues ciselés, porteurs de la finesse d'esprit propre aux mousquetaires, on découvre des répliques aux accents grossiers, comme sorties d'une conversation sans profondeur. Ce choix simplifie outrageusement les personnages, réduisant les héroïnes à des caricatures. Si les mousquetaires originaux se démarquent autant par leur courage que par leur intelligence stratégique, cette version semble avoir renoncé à la subtilité pour plaire à un public qu’elle sous-estime peut-être.
En bref, Toutes pour une avait le potentiel d’être une ode à l’égalité et à l’émancipation. Pourtant, à en juger par ses choix visuels et scénaristiques, ce film s’annonce comme une déception. Quant à moi, je préfère rester fidèle à ma devise : "Pas sans moi ? Eh bien, si !"