Dans une galaxie où les promesses d'une aventure captivante se confondent avec les déceptions les plus profondes, "Atlas" émerge comme un exemple désolant de ce que le genre de la science-fiction peut parfois offrir de plus absurde.
Dès les premières minutes, le spectateur est plongé dans un univers où les frontières entre l'homme et la machine s'estompent, offrant ainsi un potentiel narratif riche en intrigues et en réflexions philosophiques. Cependant, cette promesse initiale s'effrite rapidement pour laisser place à un enchevêtrement de clichés et de scénarios improbables, tout comme le titan Atlas* a dû supporter le fardeau du monde sur ses épaules.
L'histoire se lance avec l'ambition d'une enquête criminelle où la relation complexe entre l'humanité et les intelligences artificielles humanoïdes devrait être explorée avec subtilité. Mais cette ambition est rapidement écrasée sous le poids d'une mission commando insensée contre une IA rebelle, tel un fardeau trop lourd pour les épaules de notre protagoniste.
Le manque de crédibilité atteint des sommets alors que les protagonistes, semblables à des mortels défiant les dieux, se lancent dans une mission suicidaire contre une IA dont l'existence même semble avoir échappé à toute forme de détection rationnelle.
Le désastre se poursuit alors que les rangers sont décimés en quelques instants par des tourelles aériennes, démontrant l'absurdité de leur quête. La disparité entre la force de l'ennemi et la prétendue puissance des rangers est si flagrante qu'elle en devient comique.
L'héroïne, tel un héros tragique confronté à son destin, parvient miraculeusement à survivre malgré tous les obstacles insensés qui se dressent sur son chemin, seulement pour être capturée par l'IA qu'elle était censée neutraliser, comme un rappel cruel de la nature inéluctable du destin d'Atlas*.
La série d'événements improbables culmine dans un affrontement final entre l'héroïne et l'IA, où la logique est une fois de plus sacrifiée sur l'autel de la convenance narrative. Nous nous voyons alors comme Atlas*, condamné à supporter éternellement le fardeau d'un scénario débilitant sans espoir de relâche.
En fin de compte, "Atlas" se révèle être un voyage éprouvant à travers les méandres de l'absurdité cinématographique, tel le voyage de l'antique Titan dans un monde de souffrance et d'impossibilité. Dans un paysage cinématographique déjà saturé de blockbusters sans âme, "Atlas" se distingue tristement comme un exemple frappant de ce qui arrive lorsque l'imagination est étouffée par la médiocrité.
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*Atlas est un des Titans hésiodiques du mythe fondateur de la mythologie grecque et de la Grèce antique, père des Pléiades, des Hyades, des Hespérides et de Calypso. À la suite de sa défaite dans la guerre des Titans contre les dieux de l'Olympe et Zeus pour régner sur le monde, ce dernier le condamne à porter la voûte céleste pour l'éternité sur ses épaules.