Critique courte sur un sujet qui j'espère fera débat :
Dans Atlas, le méchant est une IA robotisée dont les motivations sont simples : décimer les humains à coup de bombes nucléaires pour sauver l'espèce sur le long terme, et nous reconnecter avec la nature.
Des méchants toujours plus à gauche...
Comme dans beaucoup de films grands publics récents (je pense surtout à Marvel et Thanos, mais aussi au Ras al Ghul de Batman, au méchant du premier Kingsman et à des centaines d'autres exemples que je serai ravi d'accueillir en commentaires), le méchant a des motivations intellectuellement louables. Elles font écho aux valeurs écologiques actuelles, mais aussi à une version jusqu'au-boutiste du communisme marxiste. Au delà du politique, j'y vois également une tentative maladroite d'humaniser l'antagoniste, en s'opposant aux actionners des années 80 où le méchant était ultra stéréotypé.
Et des gentils toujours plus libéraux, capitalistes et christiques :
Le méchant est humain, à gauche, écolo et a un idéal. Au moins une large partie du public s'identifie à lui. Il reste pourtant un méchant, et doit perdre à la fin, face à un héros toujours plus solitaire (libéral), toujours plus détaché de la masse grace à ses capacités hors du commun (capitaliste), et toujours plus pieux (christique). Si le méchant a un idéal, que peut même partager le gentil, ce dernier a des valeurs, qui le différencient : Batman et Ras Al Ghul veulent le bien de Ghotam, mais l'un fera tout pour y arriver, quitte à tuer. Batman ne tue pas, c'est ce qui le différencie de Ras Al Ghul : çà ne l'empêche pas de "ne pas le sauver non plus". Cette limite, axée sur les valeurs, n'est elle pas totalement hypocrite, démultipliée à l'échelle d'Hollywood ?
Deux questions :
- Où s'arrête l'hypocrisie ? Hollywood s'empare du sujet de l'écologie pour le donner uniquement à ses méchants, ne s'opposant jamais frontalement au système capitaliste qui le fait vivre. Est ce un sujet qui l'intéresse vraiment ?
- Où s'arrête l'immersion ? Comment suivre le parcours d'un héros de plus en plus empli de culpabilité, qui se bat seul contre une adversité qui est partout vendue comme juste ? Comment supporter un survival où Jennifer Lopez, insupportable d'émotions, d'erreurs et d'humanité bat un robot qui veut sauver le monde et la nature.