Critique évolutive au fil des épisodes, mais trois points ne changeront pas :
- Disney a payé des bots pour mettre des avis positifs, même sur senscritique. C'est suffisamment affreux pour être dit : il y a plein de 10/10 avec des profils qui n'ont que trois notes et pas d'abonnés.
- Le show développe un pan jamais raconté par star wars, mais chie littéralement sur son héritage en apposant trop de thématiques clivantes actuelles à une histoire qui sera basique.
- LES DÉTAILS COMPTENT. Une œuvre ne peut pas être prise au sérieux quand les personnages ne sont pas développés, que leurs décisions sont absurdes, qu’il y a trop de trous dans l’intrigue. Le plus grand défaut de cette série c’est qu’on ne sait jamais quels sont les personnages principaux ou qui prendre en sympathie.
Épisode 1 : La menace des zouzes
Bonne nouvelle, on sort de l'époque des Skywalker, avec un focus sur la haute république (100 ans avant Yavin). Dommage, c'est la seule bonne nouvelle : c'est moche, le format est court (30 minutes) mais arrive déjà à ennuyer. 35 millions d'euros par épisode : où est passé l'argent ? Pas dans les costumes, pas dans ces affreux fonds verts, pas dans un gros casting : Carrie-Anne Moss disparaît au bout de 5 minutes, Lee Jung Jae fronce trop les sourcils mais ne convainc pas, et la palme du non acting revient à l'héroïne principale : Amandla Stenberg, qu'on va devoir se coltiner en double (elle et sa jumelle).
Côté intrigue, on a la bonne idée de renverser la table en faisant des Jedi des gens pas bien t'as vu. Pour ceux qui ont joué aux deux versions de The Old Republic, les emprunts au scénario sont larges.
Malgré une bonne introduction, ce premier épisode est déjà une déception en n'arrivant pas à bien poser l'intrigue et à donner de l'ampleur à ses personnages. Le show sera une production basique à la hauteur des attentes de 2024 sur le cinéma de plateformes : classique, cheap, peu charismatique et aussitôt oublié.
Épisode 2 : L'attaque des wokes
C'est un mot épidermique. Entendez moi bien, je n'ai rien contre l'inclusion et la représentativité. Star Wars en a toujours été un fer de lance, c'est tant mieux que çà continue. J'ai en revanche un vrai problème quand le scénario, la direction d'acteurs passe en clair retrait derrière une représentation forcée, poussive et sans intérêt. Loin d'hollywood, derrière mon écran, çà pue l'entre soi, mais surtout le manque de charisme. Cette équipe de Jedi qui part en mission (ladite mission n'a pas de sens), on la croit sortie d'une blague à Toto. Un enfant à cornes plus sage que les adultes, un homme musclé et lâche pour love interest, un vieux jedi qui n'est que gentillesse et sagesse mais également empli de culpabilité et une jeune mécanicienne intrépide. C'est le donjon de Naheulbeuk mais premier degré.
Le scénario ne décolle pas, se répète, et semble en garder sous la pédale pour la suite. Les grandes révélations (qu'on a déjà deviné tellement elles seront classiques) arriveront bientôt, en attendant on doit subir les mantras de Jedi complètement hors sujet. Pourtant c'est clairement la thématique, le fait que les Jedi soient hors sujet et puissent faire le mal en essayant de faire le bien. Mais le show ne sait pas sur quel pied danser en n'acceptant pas d'en faire les vrais méchants de l'histoire. (on rejoint une thématique qui m'est chère : est ce qu'on préfère les méchants ou les gentils en 2024?).
Dernier détail, à plusieurs reprises dans ces deux premiers épisodes on nous ressert des phrases ou easter eggs classiques de Star Wars (i have a bad feeling about this...) et ces clins d'oeils sont vraiment lassant : non Disney, vous n'avez plus le droit de faire comme si on vous kiffait.
Épisode 3 : la revanche des sorcières :
C'est le pompon. Un épisode entier pour expliquer ce qui a déjà été dit en deux lignes de texte dans l'épisode précédent. On ne peut s'identifier à personne puisque TOUS les personnages sont des absolues caricatures et sont voués à disparaître. Côté budget, les fonds verts sont plus affreux que dans les 2 premiers épisodes. Côté diversité, c'est rigolo il n'y a pas d'homme blanc à l'écran. Çà n'est pas un problème en soit, c'est juste drôle tellement c'est forcé.
Les jumelles jouent encore moins bien dans leurs versions jeunes, et le scénario se prend les pieds dans le tapis en nous dépeignant l'une d'entre elle comme une psychopathe. Ce sera vachement moins facile de taper sur les Jedi après...
Enfin, le discours en filigrane très actuel sur le fait que les enfants doivent être libre de leurs choix est jeté comme un cheveu sur la soupe sans être développé. Il m'a complètement gêné dans star wars, un univers qui a historiquement travaillé la notion de destinée et de mysticisme. Idem sur le court passage sur le fait que les jumelles ont été "créées". Je veux bien discuter de ces points en commentaires !
Épisode 4 : Un nouvel espoir :
Je ne m'y attendais pas, mais le rythme du début de ce nouvel épisode est agréable, en étant plus posé. On développe un peu les relations des personnages, (enfin), et le côté administratif de la haute république. Côté images, c'est toujours aussi moche, que ce soit pour les décors (fonds verts) ou les costumes.
Je reviens sur ce que j'ai dit plus haut, il y a quelques hommes blancs dans cette série, bien qu'on soit clairement dans une surenchère des gouts et des couleurs. Pas de "wokisme" ici, juste des Jedi qui, historiquement vont chercher des adeptes sur toutes les planètes de la galaxie.
Patatras. Le plot twist de l'épisode tombe à plat. La jumelle maléfique décide d'arrêter son carnage et de se livrer. Comme tous les sociopathes, elle est gentille un épisode sur deux. C'est une mauvaise idée scénaristique qui la rend de plus en plus désagréable et insignifiante. Comment a t'elle pu vaincre deux maitres Jedi confirmés ?
L'arrivée du big boss, (dont on connait déjà l'identité, hein on est pas débiles) est quand même charismatique, sur cette planète brumeuse, et a un côté film d'horreur.
Mais bordel, qui a eu l'idée de cut l'épisode à ce moment ???
Épisode V : Un monteur contre attaque :
On reprend, avec une semaine de décalage, et la tension logiquement retombée. Dommage, parce que le combat est bon, et se veut violent. Problème : la violence çà se montre. Une décapitation suggérée, çà n'a pas d'impact. (Le plan d'une seconde après le démembrement d'Anakin dans l'épisode 2 nous rappelle que les sabres laser, çà coupe). Ici, les sabres sont des jouets colorés et les Jedi des poupées sans vie, qui meurent sans qu'on ressente leur douleur.
Les facilités scénaristiques sont légion : Osha/sa jumelle différenciées par 5cm de cheveux. Lee Jung Jae ne sauve aucun des Jedi mais apparaît de nulle part pour l'héroïne, un padawan bat en combat singulier la jumelle qui a tué deux maitres Jedi... Le pire : cette scène où Osha arrête son maitre prêt à porter un coup fatal, pour lui dire "les Jedi ne tuent pas", mais tue elle même cinq secondes après.
Même avec tout çà, au vu du nombre de combats, on aurait pu assister à l'un des meilleurs épisodes star wars, mais ce montage (très star wars pour le coup) alternant points de vues et histoires casse le rythme de la castagne et fait perdre l'attention.
Le bon point : Plus que 3 épisodes et les personnages insipides du début sont morts.
Épisode VI : Un nouveau maître ?
Après le déferlement d'action du précédent épisode, il est attendu du calme. C'est ce qu'on aura, mais avec un character building légèrement plus pertinent. C'est dommage que tout arrive trop tard et que les personnages tirent le boulet de leurs actions passés (la palme revient à May, qui a apparemment une sacrée dissonance cognitive). Les méchants ne sont évidemment pas ceux qu'on croit, mais les twists tombent à plat à force d'être repoussés à plus tard. Il y a au moins 4 scènes dans cet épisode où un personnage est prêt à faire avancer le récit... et puis finalement non. Quel est l'intérêt de toutes ces péripéties ?
Épisode VII : Le réveil du flashback
Comme on pouvait l’imaginer, l’épisode 7 est celui des révélations. Comme on pouvait l’imaginer, elles sont nulles. Pire, elles contredisent ce qui a été construit : il n’y a pas de vrai méchant. Les jedi sont faibles et leurs décisions sont absurdes, les sorcières sont plus maléfiques mais leurs décisions sont encore plus absurdes. C’est bien May qui a mis le feu à leur base. On n’apprend donc rien. En 8 épisodes, on a droit à un deuxième flashback qui singe l’épisode 3 avec une autre perspective, et je pourrai écrire un roman sur le nombre d’incohérences narratives ou des actions des personnages. On touche le fond, avant le final.
Épisode VIII : Les derniers affronts
D’une durée plus correcte, cet épisode final a le mérite d’être mieux équilibré. Au rang des bonnes surprises, un combat de sabre laser très agréable et deux personnages du lore qui font de brèves apparitions (problématiques certes).
Le problème cependant est toujours le même : l’aboutissement du récit, même classique, aurait pu être puissant si les personnages avaient été mieux développés, si l’écriture avait eu de la finesse.
À la place, la trahison originelle de Sol n’arrive pas à légitimer le poids qu’elle a dans l’intrigue. Le scénario n’arrive jamais à donner du poids à sa dualité et son supposé égoïsme, tout en multipliant les preuves que les jumelles sont à l’inverse, particulièrement centrées sur elles.
En conclusion, on a donc une série pénible à regarder, où le visuel et le jeu d’acteur est particulièrement moyen, mais où l’écriture est assez représentative de notre ère : à trop vouloir redresser les tors de ses aînés et être du bon côté de l’histoire, on se retrouve du côté obscur.
Dommage, il y avait tant à faire sur les manigances d’une institution aussi puissance que les jedi…