L'évolution technologique, conduite par l'inconséquence humaine, a engendré un monstre vengeur. Ce monstre, c'est Melvin, le balayeur de la piscine, qui suite à une humiliation collective, tombe dans un baril de déchets toxiques...
Quel programme !
Est-ce à dire que Troma se découvre une conscience écologique ?
Nullement, c'est ici juste un prétexte pour faire passer du crade en conserve, du sexe à gogodingo et du lourdingue à un rythme endiablé. Pourtant, contrairement à un Poultrygeist par exemple, Toxic Avenger n'en fait pas de trop. Il y a de la fluidité, de la clarté et du dynamisme dans ce qui reste un bordel moral monstrueux.
Démagogie assumée, irresponsabilité totale de la production, consentement massif des spectateurs, pas dérisoire du tout et en même grave de chez grave, Toxic Avenger est-il juste de la connerie pure souche ?
Je ne le pense pas. Je ne pense pas que l'un des plus grands succès de Troma Entertainment - le premier en l'occurence - soit le fruit d'une démoralisation complète. Toxic Avenger est le produit de l'humiliation, du harcèlement et de la bêtise humaine. Il représente la tempête que le vent à semé. Un juste retour des choses. Et, dans ce domaine, Kaufman ne se prive de rien. Tour à tour, héros vengeur et slasher en ex-tutu rose bouilli, Melvin ne comprend pas bien ce qui lui arrive. Rejeté par sa mère, il sera poussé à errer dans les décharges. Autant de stigmates d'une trajectoire marginale, avec en contre-point l'amour d'une aveugle ultra-sexy.
N'hésitez pas à saluer une telle oeuvre car il y a tout dans la ratatouille : du racisme, de la gratuité, du sous-prolétariat, de la corruption, de la traite humaine et des flics nazis. Un nanard qui n'a rien d'un nanard à mes yeux.