Premier long métrage réalisé en images de synthèse pour les studios Pixar qui signaient au départ un partenariat avec les studios Disney. Toy story, lors de sa sortie au cinéma, a été un véritable évènement, mais pas que. Ce film marque le commencement de la technologie 3D dans un long métrage et prend place dans le club très fermé des films d’animation. Réalisé entièrement en image de synthèse, ouvrant la porte à une nouvelle ère dans le genre, repoussant encore plus loin les limites de l’imagination, Toy Story est une véritable révolution qui bouleversa le monde du cinéma. Et si les jouets que vous aimiez avaient une âme et vivaient dès que vous aviez le dos tourné ? Pas encore découvert ce bijou ? Il n’est pas trop tard…
Entrez dans le monde magique des jouets
Enfant, on rêvait de voir nos jouets prendre vie, forcément, avec ce film, on est aux anges. Dans la chambre d’Andy, petit garçon propriétaire des jouets que nous suivrons, on navigue en terrain connu et nous amusons comme jamais nous nous étions amusés devant un film d’animation. Les plus petits s’identifieront à ce petit garçon à l’imagination débordante, d’autres s’attacheront à ses jouets qu’ils reconnaitront très vite comme Monsieur Patate, petit personnage en forme de pomme de terre dont on peut changer les mains, pieds, nez, oreilles, bouche, cheveux, sourcils, ect. Jouet qui a quand même fait son apparition en 1952. Pas tout jeune la pomme de terre !
Pour les autres jouets, vous en reconnaitrez quelques uns qui ont ou font encore partis de votre vie. Pixar fait preuve d’une brillante créativité au niveau de la conception de ses personnages ayant tous une personnalité différente. Chaque personnage qui a une ou des caractérisques les voient êtres exploitées parfaitement, donnant encore plus de séquences délirantes. On citera par exemple l’écran magique ou ardoise magique, jouet ressemblant à un petit écran de télévision qui comporte deux boutons que l’on tourne pour déplacer un curseur qui dessine une ligne verticale ou horizontale permettant de créer n’importe quoi en quelques secondes. Pour effacer son dessin on secouait l’écran et on en recommençait un autre. Jouet que beaucoup de gens ont connu. Ici, il fait un retour remarqué. Et il ne sera pas le seul.
Un film sur des jouets implique donc que l’histoire soit racontée du point de vue des jouets. Dans Toy Story, on découvre alors leur quotidien dans notre environnement mais vu d’une nouvelle manière. Tout est gigantesque, les enfants sont montrés entièrement alors que les adultes sont filmés qu’à partir des jambes ou bien montrés de dos. On se sent plus proche de nos petits personnages fragiles. Le tout est conçu de la même manière que le film Chérie j’ai rétréci les gosses.
En plus de nous offrir une galerie de nombreux personnages « dont les principaux : Rex le tyrannosaure timide, Bayonne le cochon tirelire, la bergère et ses moutons, Zig Zag le chien au corps à ressort », Toy Story déborde de bonnes idées, enchainant subtilement les références à la culture pop et, thème oblige, aux jouets. Suite à un accident, Woody et Buzz se retrouvent séparés du groupe de jouets et doivent retrouver Andy avant que lui et sa famille déménagent. Un long périple attendra nos héros qui rencontreront des personnages complètement déjantés. Comment oublier les aliens vendus dans un jeu d’arcade vouant un véritable culte au grappin qui vient choisir l’être élu ?
Je suis Buzz l’éclair et je viens en paix
Tous ses jouets qui contrairement à Buzz, savent qu’ils sont des jouets, ont un leader : Woody, cow boy, plutôt Shérif qui les guide. Woody est le petit chouchou d’Andy, son jouet préféré dont l’enfant a grandit avec et ne se sépare jamais. L’arrivée de Buzz, cosmonaute ultra moderne aux nombreux gadgets, va chambouler la vie de nos jouets. Woody perd sa place de leader, pire, il perd sa place de jouet préféré et se retrouve dans la boite à jouets. Tout l’univers du cow boy laisse place à l’univers spatial de Buzz. C’est là que l’enfant apprendra ce qu’est vraiment le phénomène de mode, piège ultime pour les consommateurs. Woody, déjà assez imbu de sa personne, jaloux, tentera de se débarrasser de Buzz et reprendre la passe qui lui a toujours été due.
En débarquant dans la chambre d’Andy, Buzz croit qu’il est tombé sur une planète inconnue. On remarque que le jouet est persuadé qu’il est le vrai Buzz l’éclair, membre de l’unité d’élite de protection universelle des Rangers de l’espace, travaillant sous les ordres de Starcommand et défendant la galaxie contre l’infâme empereur Zurg, ennemi juré de l’alliance sidérale (tu la vois la référence sensationnelle à l’univers de Star wars ?). Woody, agacé au départ par son comportement et son arrivée en tant que nouveau jouet fétiche, tentera tout le long du film de le ramener à la raison et lui faire prendre conscience qu’il est un jouet. L’humour se développera donc beaucoup autour du personnage de Buzz. On enchaine les scènes mémorables avec des répliques cultes et hilarantes.
Montres-moi tes jouets et je te dirais qui tu es
Pour les adultes, ce film est de l’amusement en puissance, pour les enfants, en plus de s’amuser, ils apprendront que :
• On doit prendre soin de chacun de ses jouets, ne pas les casser pour le plaisir
• Qu’il ne faut pas se fier aux apparences, surtout lorsque l’on voit apparaitre des jouets hideux
• On peut aimer deux jouets en même temps et non pas mettre son jouet fétiche de coté en privilégiant le nouveau plus moderne, incluant des tonnes de gadgets
• Que l’on doit respecter les jouets des autres, en particulier ceux de sa sœur ou de son frère
Le film impliquant le point de vue des jouets, on fera passer des messages aussi du coté de nos héros qui comprendront que :
• Que l’amitié, elle peut même naitre avec quelqu’un que l’on n’appréciait pas
• Qu’il ne fait pas penser qu’à soi
• Qu’il faut partager
• Que la jalousie n’entraine que des ennuis et comporte le risque de se faire rejeter par les siens
• Que l’on est capable de faire de grandes choses
• Qu’il faut être soudé, même entre jouets
• Qu’un jouet peut apporter beaucoup de joie chez un enfant
Le film qui te fait retomber en enfance
Datant de 1995, le film a prit un petit coup de vieux, non pas coté des personnages en jouets (le coté plastique rend terriblement mieux en images de synthèses) mais plutôt du coté des personnages humains faisant très jeux vidéo, très cartoon. Par contre, coté décors, c’est du pur et bluffant réalisme. Déjà à l’époque, Pixar faisait déjà des merveilles. On quitte la maison d’Andy pour le meilleur restaurant de tous les temps : Pizza Planet où vous êtes accueilli dès l’entrée par des robots armés de lances où le bout est en part de pizza et leur bouclier en pizza. Le paradis des enfants, Pizza Planet, dont le thème du restaurant est la science fiction.
Devant nos yeux d’enfants ébahis, un diner venant tout droit des années 50 avec sa grande salle de jeux d’arcade et bien entendu, son fast food. Fut un temps où au parc d’Eurodisney, il y avait la réplique exacte (sauf le camion de livraison). De quoi faire frissonner les fans de Toy Story. A l’heure actuelle, le restaurant à fermé pour être remplacer par La cantina, bar regroupant malfrats, contrebandiers et pilotes de la galaxie du film Star Wars. Même si pas mal de lieux sont garnis, d’autres en extérieur sont assez vides comme la séquence du grand final. Heureusement, le film déborde tellement d’ingéniosités grâce à son aventure captivante que l’on n’y prête pas attention.
Sid : ennemi public numéro 1 chez les jouets
Par la suite nous échouerons malheureusement pour nous et surtout pour Woody et Buzz chez Sid Phillips, adolescent solitaire vivant avec ses parents, sa sœur et son chien féroce : Scud. Sid (pas le paresseux de L’âge de glace), dont la passion numéro un est de torturer et détruire des jouets qu’il récupère ou vole, un véritable bourreau qui terrorise les jouets d’Andy qui le connaissent très bien. Oui, Sid est le voisin d’Andy et il est loin d’être un enfant joyeux, comme le prétendait au départ Buzz.
Notre vilain garçon et futur sociopathe, qui devrait rencontrer un jour un certain Chucky, est donc le méchant de notre histoire, la menace qui au départ n’était qu’évoquée et par la suite, sera une réalité. Certaines scènes seront dures pour les plus petits : Sid faisant des expérimentations chirurgicales (sans anesthésier ses patients et utilisant des outils non stérilisés) sur les jouets en les démembrant et les assemblant avec d’autres jouets, la scène où Woody découvrira une série de jouets modifiés qui lui feront peur, ou bien encore l’atmosphère un peu angoissante et stressante de la chambre de notre sale gosse.
Au final, Toy Story est un film destiné avant tout aux enfants mais aussi aux nostalgiques qui se retrouveront chez ce petit garçon qui s’amuse avec ses jouets, invente des histoires et laisse tomber son jouet fétiche pour un jouet plus à la mode et moderne. C’est drôle, c’est fourni, ça enchaine les jeux de mots, c’est détaillé, les musiques sont splendidement magiques, la gestuelle et les expressions bluffantes des personnages, les décors très colorés et enfantins sont incroyablement riches, les bruitages des jouets sont excellents, les chansons sont cultes (comment oublier : Je suis ton ami), c’est émouvant, les personnages sont attachants, en somme, un classique, un chef d’œuvre intemporel. Disney n’étant jamais loin, le studio délivre encore de jolis messages philosophique adressé autant aux petits qu’aux grands. Toy Story, une aventure originale et palpitante à voir et à revoir.