Woody Origins.

Conçue dans un premier temps pour le marché de la vidéo, cette suite de l'immense succès de l'association Disney / Pixar sortira finalement au cinéma, avec bien entendu un budget revu à la hausse et des ambitions bien plus importantes.

Secondé par Lee Unkrich et Ash Brannon, John Lasseter aborde cette nouvelle aventure comme une sorte de remake à peine déguisé du premier volet mais, à la manière du démentiel "Gremlins 2" de Joe Dante, n'en profite pas pour se reposer sur ses acquis mais pour, bien au contraire, en proposer une variante intéressante à défaut d'être palpitante, déformant les séquences clé de l'original, les remettant sans cesse en perspective, changeant sensiblement les enjeux, la finalité et l'impact de ses séquences miroir.

Si l'on perd bien entendu l'effet de surprise et le charme de l'opus originel, "Toy Story 2" ne fait jamais honte à son modèle, poussant encore plus loin les thématiques et les possibilités, offrant un écrin visuellement abouti pour l'époque à ses héros miniatures toujours aussi drôles et attachants. Le plaisir de les retrouver est immense, d'autant plus que les auteurs les confrontent à leurs origines, occasionnant des séquences à la limites du surréalisme, quand elles ne convoquent pas carrément le meilleur de la science-fiction parano, comme cette séquence incroyable où Buzz l'éclair se retrouve prisonnier de son emballage, entouré d'une centaine de clones.

Profondément marqué par la peur de l'abandon, rendant encore plus palpable le sort inévitable qui attend ses jouets (et qui trouvera un superbe écho dans la séquelle suivante), "Toy Story 2" va parfois très loin dans l'émotion (les souvenirs douloureux de la cowgirl Jessie), et compense des références souvent encombrantes par un rythme soutenu, par une poignée de séquences hilarantes (le second Buzz, à fond dans son délire, me fera toujours autant marrer) et par un sens du spectacle propre aux magiciens de Pixar.