Waste Side Story
Audacieuse posture que celle de Pixar à l’égard de Toy Story, 1er long métrage d’animation de la maison devenu mascotte à maturation lente, puisque 20 séparent les numéros 2 et 4 de la saga. Alors...
le 1 juil. 2019
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Je précise que cette critique contient des spoilers.
La plus grande trilogie de l’histoire de l’animation avait un début, un milieu et une fin parfaite. Ainsi, bon nombre de personnes était dubitative à l’annonce de ce quatrième volet de Toy Story. Au pire la suite de trop et au mieux, on espère qu’il ne soit pas trop mauvais. Même si ça peut paraître prétentieux, je n'ai jamais douté de ce quatrième volet.
Ce quatrième volet était annoncée depuis 2014 et a été retardée plusieurs fois (changement de scénariste, nouveau réalisateur,…), le résultat pouvait laisser présager le pire à certains et une nouvelle fois les studios Pixar ont réussi à nous pondre un quatrième volet presque parfait.
Ce volet est mis en scène par le néophyte Josh Cooley, à qui l’on doit l’excellent court-métrage « Vice-versa » : Premier rendez-vous. Il rentre donc dans le grand bain avec l’un des films les plus attendus au tournant du studio. Et force est de constater qu’il a réussi une belle prouesse avec ce film. Ils arrivent encore à trouver des excellentes idées d’histoire après la peur de perdre sa place de préféré jouet, d’être derrière une vitrine, de changer de propriétaire se pose maintenant la question « qu’est-ce qu’un jouet et à quoi je sers ». Une idée relativement fraîche dans cette quadrilogie et qui est tout de même assez risqué.
Si la trilogie marquait la fin des aventures de la bande avec Andy, ce quatrième volet beaucoup plus centré sur Woody marque la fin des aventures de Woody. Il permet aussi de répondre à une des questions essentielles du troisième film : l’absence de la Bergère dans le troisième volet. Et le film répond de fort belle manière à ces deux questions.
Revenons tout d’abord sur l’absence de la Bergère, que dire si la scène d’ouverture de ce quatrième volet y répond d’excellente manière : avec une scène dans le plus pur esprit « Toy Story » une scène très riche en émotions tant dans la façon dont les jouets prennent les choses en main pour tenter de la sauver, leurs émotions voir la tension car durant cette scène notre attention est captée sur RC tout comme les autres jouets (la voiture télécommandée verte), qui est dehors sous une pluie battante en train de se battre avec le vent, la pluie et les feuilles. D’ailleurs j’ai adoré cette scène car chacun à un peu contribuer à son sauvetage, leur synergie est tellement belle sur écran. Et puis que dire de la qualité du graphisme que ce soit les jouets, la chambre d’Andy ou même le clair de lune et la pluie battante, qui nous offre de nouveaux paysages extérieurs d’une réelle magnificence. Le plan de Woody avec la Bergère sous la voiture avec la nuit et la pluie en fond est vraiment très bien filmé et clôt magnifiquement l’incipit du film<3. Dans cette scène, c’est la surprise qui nous vient en premier car après le sauvetage de RC on ne s’attend pas à ce qu’un deuxième événement survienne dans la foulée. SI la Bergère semble bien le prendre, on voit déjà que Woody semble apeuré à l’idée de la perdre, puisque jusqu’à présent aucun jouet de la Bande n’a été séparé du reste du groupe. C’est cette relation si particulière que l’on va prendre plaisir à voir évoluer dans ce film.
Le graphisme, maintenant comme je l’ai dit plus tôt il brille littéralement de par des détails comme les bouloches de poussière, l’aspect des jouets et bien sûr la fête foraine avec la scène des lustres qui m’a fait penser à la scène des Lanternes dans Raiponce, mais aussi bien sûr le graphisme des humains qui a encore progressé. Le chara-design des gardes du corps Benson fait ressortir l’aspect glauque et effrayant de la boutique de l’Antiquaire. On peut aussi noter un gros travail sur la lumière artificielle et naturel extérieure. L’humour est bien sûr très bon, trop souvent sous-coté dans les Pixar à mon humble goût, le tout grâce à une VF irréprochable et à des blagues et jeux de mots excellents.
L’histoire comme je l’ai dit plus tôt est neuve, originale et osée nous permettant un traitement des personnages qui a un air de déjà vu (ça m’a rappelé le deuxième opus de Toy Story où Woody était seul d’un côté avec les nouveaux et la Bande allaient le secourir), mais qui est bien mené et bien écrit, d’ailleurs c’est à son insu une deuxième fois puisque c’est encore une secousse qui a eu raison de sa chute ! Les dialogues m’ont très agréablement surpris bien qu’ils soient toujours très bon, j’ai trouvé par exemple la discussion entre Woody et Buzz sur la voix intérieur vraiment intéressante et très adulte par exemple.
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Un mot sur les nouveau personnages qui sont variées, apportent chacun leur pierre à l’édifice, même si j’ai eu un gros coup de cœur pour les deux personnages féminins : Bo et Giggle McDimples ainsi que Duke Caboom ! Et Forky que j'oublie, qui s'avère être un jouet original qui évolue bien au fur et à mesure du film, qui représente très bien à travers son design les questions que beaucoup se pose, l'importance de ne pas se fier à l'apparence, mais aussi diverses questions existentielles sur l'identité et son rôle dans la société. Les anciens, trois surtout (les autres sont en arrière-plan mais c’est le jeu, même si j’aurai tellement aimé voir plus Jessie et Rex) sont également excellents : Woody toujours dans le devoir, Buzz qui change une nouvelle fois et cette fois-ci à cause de sa voix intérieur. Ils arrivent toujours à créer quelque chose de nouveau avec Buzz, c’est assez remarquable. Et la Bergère : Bo, qui a énormément changé, qui n’est plus potiche mais qui est devenue une baroudeuse, autonome qui sait se battre. Je dois dire que son évolution m’a fait grand plaisir.
L’histoire alterne avec brio moments funs, drôles et moments émouvants et riche en actions, mettant en lumière les différents personnages à différents moments du film. Si dans la première partie, l’antagoniste est une poupée de cire avec des motivations relativement louables et très bien transposées à l’écran. La deuxième partie du film ou le dernier tiers est marqué par l’absence totale d’antagoniste et ça je trouve que c’est assez remarquable puisqu’ici c’est la conscience, disons même la voix intérieur de Woody qui l’empêche d’être pleinement épanoui. Et j’ai trouvé ce choix inédit assez osé et très bien emmené. D’ailleurs, il se « sacrifie » pour offrir son micro fonctionnel (ce qui prouve ne passant qu’il a toujours été bien traité par Andy et Bonnie !) à Gabby Gabby. Ce que je vais dire est terrible mais le fait de la voir se faire rejeter par Harmony est une excellente chose qui montre à Gabby Gabby qu’elle traversera des épreuves et qui faudra qu’elle reste forte et que tout n’arrive pas comme on le souhaiterait.
Il me reste maintenant à parler de la musique et de la fin. Je vais commencer par la musique de Randy Newman qui est revenu une nouvelle fois nous composait de très belles musiques, on peut noter un autre parallèle au deuxième volet : les chansons chantées dans le film pour illustrer ce que ressentent les personnages. Il m’a fait plaisir d’ailleurs en réutilisant le « Zurg’s Planet » lorsque Buzz vole à la fête foraine. Il a bien su transposer les autres chansons en le faisant évoluer de belle manière.
Parlons de la fin et des adieux, j’ai trouvé le choix de faire partir Woody assez osé quand même, c’est comme si Sully partait de Monstropolis pour rejoindre Boo (je sais que ça n’a rien à voir, mais c’est pour montrer combien ce choix est osé pour moi !).
Si je ne remets pas le choix de Woody en cause (Bonnie ne se rend pas compte qu’il n’est plus là !), je trouve qu’on aurait mérité de s’y attarder plus longtemps, la scène de câlin est sublime et superbe mais bien trop courte. J’aurai voulu que Woody passent ses camarades un à un en revue et leur fasse de meilleurs adieux plus… personnelles, disons. Je sais qu’ils sont hâtés par le temps, mais je trouve que ça va trop vite. Et c'est pour cela que j'ai trouvé les adieux moins chargé émotionnellement que dans le précédent volet. On note le second passage de témoin à lieu cette fois ci entre Woody et Jessie à travers l’étoile de shériff et ce qu’on voit au début du film était annonciateur. D’ailleurs la scène où il s’éloigne dans un premier temps de la Bergère est juste sublime, on voit la Bergère en fond qui espère, espère et finalement remplie de bonheur. Il a suffit d’un regard entre Woody et Buzz pour que ce premier comprenne qu’il pouvait partir s’il le voulait, ce qui montre leur profonde amitié et la belle relation qu’il y avait entre ses deux partenaires.
C’est une fin relativement ouverte qui laisse présager de beaucoup de choses, chacun peut y penser et faire ses propres hypothèses sur ce qu’ils leur adviendra par la suite.
Ce volet, comme les précédents, se termine, comme il a commencé : il commence par un clair de lune (avec la lampe Luxo qui se reflète dans la flaque) et se termine par un autre clair de lune. Une nouvelle fois la boucle est bouclée.
Vers l’infini et au-delà !
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Créée
le 24 juin 2019
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13 j'aime
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