Sex, Drug & Archie Gemmill

Véritable cauchemar filmique sur l'univers de jeunes Écossais des années 80 se noyant dans la drogue, le sexe et l'insouciance, Trainspotting est avant tout un choc visuel des plus surprenants. Danny Boyle impose définitivement sa patte dans ce deuxième long-métrage qui reste l'une de ses œuvres majeures si ce n'est la meilleure...

Mettant en scène principalement le jeune Ewan McGregor (tout simplement impressionnant) qu'il avait déjà dirigé dans Petits meurtres entre amis, le metteur en scène nous présente avec humour une galerie de personnages décadents immédiatement attachants allant de notre héros au déjanté Robert Carlyle, accroc à la violence, et au touchant Jonny Lee Miller sans oublier l'atypique Ewen Bremner, la jeune Kelly MacDonald ainsi que Kevin McKidd.

Violent, glauque, sombre et coloré, complètement déluré et garni de séquences entièrement cultes, le long-métrage se délecte avec autant de plaisir qu'une certaine répugnance. On y voit ainsi le quotidien de jeunes punks à travers des plaisanteries de différents niveaux, le décès de certains, l'auto-destruction constante, des cures de désintox et du sexe avec des mineures...

Trainspotting est ainsi un tourbillon de tourmentes à la fois triste, drôle et pathétique, la vision d'un monde acerbe et acide dont seul Danny Boyle a le secret, arrivant sans peine à diriger ses interprètes avec brio tout en osant l'impensable, certaines scènes étant très très dures.

On rit, on pleure, on frissonne et on hésite à prendre, pour pas mourir con, sa première dose tant le réalisme s'est emparé du long-métrage et ce, malgré quelques scènes surréalistes ajoutant du piquant à ce drame poignant. Trainspotting est un film culte, une immersion totale dans la comédie noire britannique et un chef-d’œuvre qui ne vieillit toujours pas.