Après les succès "Slumdog Millionnaire" (2008) et "127 heures" (2010) voici le 10ème long métrage du réalisateur de "Trainspotting" avec un thriller psychologique qui tourne essentiellement autour de trois personnages. Ces derniers interprétés par le trio James McAvoy-Rosario Dawson-Vincent Cassel sont tous mis à la même ensiegne. C'est un bon point car les trois sont mis au même niveau, pas une star devant l'autre, pas un personnage plus important que l'autre. Le suspense repose sur cet équilibre maintenu jusqu'au bout. Pour ce film labyrinthique Danny Boyle retrouve son scénariste des débuts, John Hodge ("Trainspotting" et "Petits meurtres entre amis"), il fallait bien ça pour mettre en ordre les méandres psychologiques de ce thriller... Cependant à force de vouloir perdre le spectateur il prend le risque de réellement le perdre, car en effet il faut être sacrément concentré pour ne pas perdre le fil du récit. Pas spécialement de twits à tout va comme on le lire parfois, mais des rebondissements logiques (voir attendus) puisqu'il est question d'hypnose et donc de révélations. De twist réel il n'y en a qu'un... Par contre il est évident que si cela avait été parfois un poil plus clair ça n'aurait pas été un mal (en usant d'un filtre par exemple ?!). Néanmoins ça reste un film terriblement prenant, ça commence comme un braquage classique avant de virer vers un jeu du chat et de la souris passionnant. Toujours en faisant attention de ne pas placer un des personnages comme le héros du film on suit le récit semés de mensonges et d'illusions. Tourné dans des décors inédits de Londres Danny Boyle penche du côté de Lynch comme en témoigne en plus l'appartement de l'hypnothérapeute (couleur jaune, sobriété des murs...). Pas de gentils ni de méchants ici, quasimment tous se font avoir à un moment ou à un autre. Le seul défaut est donc parfois cette sensation de brouillon, cette perte de repaire qui est poussé sans doute un peu trop loin. Il n'en demeure pas moins que ça reste bien interprété et assez fascinant.