C’est un scénario classique, pas de quoi fracturer 3 guiboles à un anatidé : On est dimanche soir, le téléphone vibre et un ami me propose une sortie ciné. Après quelques instants de suspens et d’hésitations qui relèvent de ma vie privée et de celle de mon entourage proche, une sortie en groupe s’organise.
On m’explique vaguement que le film en question se nomme "Trance". On tient à me préciser que non, ça n’a rien à voir avec un film sur les transsexuels. Je suis un peu déçu. Il s’agirait plutôt d’une histoire avec un tableau et d’un mec qui perd la mémoire...
Malgré ces détails, quelque chose me pousse encore à espérer secrètement que le sujet abordé pourrait être celui de la trance goa.
Nous sommes dans la salle, les lumières s’éteignent, les bandes-annonces défilent et le film commence.
- Première bonne surprise : le film débute sur un braquage. Et moi, j’aime les braquages.
-Deuxième bonne surprise : c’est Vincent Cassel le braqueur. Et moi, j’aime Vincent Cassel.
-Troisième bonne surprise : On voit Rosario Dawson vraiment toute nue. Et moi, j’aime...Hum. Bref. Quelqu’un a un mouchoir ?
La bande-son du film est très bonne, voire excellente. Les musiques, à la fois d’un genre que j’apprécie et très rythmées, collent parfaitement aux instants projetés sur la toile, dès le début du film on rentre au cœur de l’action. Source d’émotions et de palpitations, la B.O nous accompagnera tout du long d’une manière si efficace qu’on en viendrait presque à l’oublier.
Le film qui joue la plupart du temps sur les " Tu sais pas trop si c’est pour de vrai ou si c’est pour de faux, nanananèreuh ! ", reste clairement inspiré du désormais illustre "Inception". Sauf que là il y’a moins de flingues, mois d’explosions (Y’en a un peu quand même, hein... Sinon c’est plus un film !) et beaucoup plus de psychologie et de tortures mentales. Et ça, ça fait du bien. En tout cas, pour le spectateur.
Les rebondissements à répétition et le méli-mélo d’événements sont néanmoins poussés un peu trop loin par instants, à tel point que certaines scènes en deviennent fatiguantes à suivre.
Mais cette lassitude que l’on pourrait ressentir ne dure jamais très longtemps. C’est généralement quand elle pointe l’ombre du bout de son nez qu’un rebondissement vient lui coller une droite à lui dévier les voies respiratoires.
Le film regorge de petits détails, qui pour certaines scènes, méritent qu’on les regardes à plusieurs reprises.
C’est vrai qu’on est bien dans une salle obscure. Mais qu’est-ce que je n’aurais pas donné pour posséder une télécomande (et il faut bien l’admettre une certaine dose d’égoïsme vis-a-vis des autres spectateurs) en ces instants-là pour pouvoir mettre "Pause".
-" Mais si regarde… Y’en avait quatre des assiettes sur la table, alors qu’ils étaient cinq ! ".
Cette avalanche de détails, dont seuls certains qui prendront un sens au cours du déroulement de l’histoire sont à retenir, s’articule autour d’images à l’esthétisme fort et bien travaillé.
Seul point vraiment dommageable pour un thriller : la fin, décevante, tombe un peu comme un persil dans le bouillon. Mais avec le recul, la faute reste pardonnable au vu de l’excellent moment passé durant ces 1h30 de film.
J’ai quitté mon fauteuil satisfait et avec, en tête, une obsession nouvelle : Je veux apprendre l’hypnose.
