Trance est un film de Danny Boyle sorti en 2013 et c'est probablement un de ses films les moins connus. Oublier la saga 28 Jours ou Slumdog Millionaire, cette fois-ci le réalisateur explore la pscyhologie, le rêve à travers l'hypnose. Tout ceci sur fond de braquage et de jeu de dupes. Si sa filmographie est inégale en termes de qualité, on ne peut pas reprocher à Boyle de tenter des nouvelles choses, c'est le cas ici, même si on retrouve des thèmes présents dans ses premiers succès comme Trainspotting.
On retrouve ici un cinéma plus terre à terre, qui fait suite logique à Slumdog Millionaire. C'est un film profondément humain que nous propose Boyle ici. Le thème principal est donc l'hypnose, vaste sujet, peu souvent mis en avant dans le cinéma (en tout cas j'ai vu très peu de film qui parle du sujet). Mais, au-delà de l'amnésie et des questions entourant la mémoire du personnage principal, Boyle dresse le portrait d'hommes sous toutes leurs facettes. Ici, vous n'aurez pas de héros seulement des personnages dotés de qualités et de défauts. Par cela, il met en place un jeu de dupes malin, mais qui manque de piquant et qui offre, sans doute, trop de rebondissement pour être véritablement crédible.
C'est dans son final que Trance perd de sa superbe avec une sorte d'overdose de twist et de violence quelque peu gratuite. Cependant, la révélation principale fonctionne vraiment bien, elle est suprenante et efficace. La première partie du film est maitrisé, notamment la scène d'introduction qui fonctionne vraiment bien et qui place le contexte à la perfection (la voix off de James McAvoy sert parfaitement de guide et nous annonce que c'est bien lui le personnage principal de ce film).
Mais le plus intéressant dans ce film c'est la filiation entre l'amnésie du personnage principal et son envie de se sauver de lui-même. Le film met en avant une dualité entre son lui intérieur et ce qu'il laisse paraître au point qu'on ne sait jamais vraiment s'il ment ou s'il ne souvient vraiment de rien. On se retrouve face à un scénario efficace de ce point de vue mais qui se perd à force de trop vouloir en faire.
Sans être un échec, Trance se perd dans sa propre complexité jusqu'au final qui manque de punch et se perd en twist tantôt efficace tantôt bancal.