Grand spectacle et grosses lèvres
Transformers 3 est sans doute mon épisode préféré de la franchise.
Un peu à la manière du dernier X-Men, cet épisode pose les fondations de son intrigue au coeur de faits historiques : la course à l'exploration de l'espace et la découverte de la lune. Le développement de ce background représente une infime partie des 155 minutes de film mais a suffit m'accrocher, imposant une structure à l'histoire qui manquait de visibilité dans le premier et avait totalement disparu dans le second.
C'est n'est pas quelque chose de très évident à dire pour un film qui respecte scrupuleusement les codes les plus sacrés du cinéma pro-américain, mais j'ai aussi été agréablement surpris par la démanichéisation du traitement des personnages. Exit les méchants trop méchants, ils évoluent, ils s'humanisent. Les Decepticons, jusque là présentés comme de simples destructeurs, se muent peu à peu en créatures nostalgiques qui, finalement, même s'ils n'y mettent pas toujours les formes, veulent juste retrouver leur bonne vieille planète. Je ne vais pas aller jusqu'à les plaindre, mais je suis content de leur découvrir une autre motivation que la méchanceté gratuite et le désir de domination.
Si le niveau de l'humour tend à se maintenir au niveau des deux premiers épisodes, on peut quand même savourer une poignée de scènes réellement succulentes. Je pense notamment à toutes les apparitions de John Malkovitch, particulièrement lors de l'entretien, mais aussi à la scène du bar et au pétage de plombs de Dutch (excellent personnage).
Bien sûr, on a aussi à côté de ça les parents de Sam qui nous gratifient de scènes à l'humour graveleux qui aurait eu plus sa place dans un American Pie qu'ici.
Je peux difficilement ne pas parler de la nouvelle fille du film, remplaçante de Megan la bannie. Si la renarde ne brillait pas par son jeu d'actrice, elle avait au moins le mérite d'entrer dans le cadre du film. Sa remplaçante, elle, laisse sa sale tête déborder de tous les côtés. Ces lèvres, mon dieu, on ne voit que ça à l'écran dès qu'elle apparaît, on dirait des boudins gonflables fluorescents. Au-delà de la critique physique gratuite (mais bon, quand on veut vendre une fille dont le héros est censé tomber amoureux, on pourrait pousser un peu plus loin le casting), il est clair qu'elle a suivi les mêmes cours de comédie que Megan, sidérant. Le bon côté, c'est que la réalisation reste honnête, elle n'essaie même pas de nous faire croire que c'est un personnage important, on la laisse dans un coin pour décorer. Heureusement, elle est un bon prétexte pour caser quelques vannes (faciles, mais droles) à l'attention de sa prédécesseure. Michael Bay a la rancune tenace.
Niveau réalisation, j'ai eu le sentiment qu'il y avait du progrès. L'action semble plus fluide, les plans plus longs, moins sur-découpés. Les scènes sont plus lisibles, on comprend plus facilement ce qu'il se passe et on profite plus longtemps des cascades. Appréciable.
D'ailleurs, rien à dire sur les effets spéciaux, il va sans dire que c'est une pure démonstration technique, on en prend plein la tête. Et ce, jusqu'à l'utilisation de la 3D qui sert le spectacle, qui est intégrée là où il faut comme il faut, juste ce qu'il faut pour sublimer le spectacle sans gêner son visionnage.
Après, c'est long, très long. La bataille finale s'éternise et, même si je restais absorbé par les combats qui ont tiré les bonnes leçons de la surenchère introduite par le jeu-vidéo, je me tortillais sévère dans mon fauteuil pendant la dernière demi-heure. Plus court aurait été mieux.
Je ne détaille pas tous les points qui font des films Transformers des blockbusters assurément caricaturaux, il y en a beaucoup mais ils ne me dérangent pas ; je sais ce que je vais voir et c'est un peu la signature du film.
En gros, de l'action, un univers relativement cohérent, de la grosse action, quelques très bons personnages et un humour ponctuellement percutant, des effets spéciaux qui tuent et de l'action en veux-tu en voilà. J'ai trouvé ce que j'attendais, voire plus. Une bonne note est de rigueur.