Avec son affiche soignée annonçant ce qui semble être une comédie fantastique, son casting reluisant et son pitch prometteur, Transylvania 6-5000 est une amère déception. Écrit et réalisé par Rudy De Luca (tout de même scénariste de La Dernière Folie de Mel Brooks et Le Grand Frisson), qui souhaitait à l’origine faire un simple téléfilm avec Tom Hanks, le long-métrage suit deux journalistes, un incrédule légèrement gaffeur et son contraire dragueur, partis contre leur gré en Transylvanie afin de découvrir la vraie créature de Frankenstein. Pour nos deux héros, raillés de toutes parts par des habitants un brin fatigués d’être au centre de légendes ridicules, c’est peut-être finalement l’occasion de découvrir que les vrais monstres (comprenez là les monstres popularisés par la Hammer) sont peut-être effectivement dans le coin…
D’une histoire en somme intéressante, nous nous retrouvons devant un vide abyssal où le scénario tient finalement sur un post-it et où Rudy De Luca demande à ses acteurs d’improviser constamment à partir de quelques idées. Pas de gags, pas de situations cocasses, juste une galerie d’acteurs en roue libre incapable de savoir quoi faire et gesticulant de partout en grimaçant pour meubler ce qui aurait pu être un bon épisode TV entre de meilleures mains ou tout simplement un épisode de Scooby-Doo. Même ce pauvre Jeff Goldblum rigole face caméra devant l’improvisation constante de ses partenaires, baillant presque entre deux prises et se demandant à chaque seconde ce qu’il fout là.
Sidekick de fortune d’un Ed Begley Jr. désespérant face à un Jeffrey Jones échappé du tournage de Ferris Bueller, un Joseph Bologna cabotin au possible et l’improbable couple John Byner-Carol Kane, la future star de La Mouche fait surtout une première rencontre avec Geena Davis, ici unique atout du long-métrage en vampirette nympho affublée d’un costume aussi ridicule que sexy. Pour le reste, c’est l’ennui total, la mise en scène étant télévisuelle et sans budget (le film a été financé par une société de produits chimiques tant personne ne voulait du projet) tandis que les fameux monstres tant attendus s’avèrent être des costumes de carnaval hautement décevants. Ne cherchez pas en Transylvania 6-5000 une comédie, vous n’y trouverez qu’une erreur de parcours pour tout le casting. À noter que le film n’est toujours pas sorti en DVD chez nous, on comprendra aisément pourquoi…