Trop esthétique pour être honnête...
« Trap street » est un film intéressant à plus d’un titre. D’abord par sa forme de conte urbain, il se distingue des productions habituelles nous venant de Chine (excepté évident celles de Hong Kong). Le milieu rural, ou traditionnel sont ici mis aux rebuts et nous plongeons dans la chine bien ancrée sur le 21ème siècle, où la jeunesse fait la part belle aux innovations et à un certain esprit de liberté. Le fond, qui vient contrebalancer cette première impression, se révèle être une diatribe contre un pouvoir exécutif étatique, moins présent en apparence, mais omniprésent par le biais des nouvelles technologies, et toujours aussi répressif. Voilà en substance le discours de ce film. Par le prisme d’une anodine romance, c’est tout un système qui se révèle et laisse à penser que la liberté acquise par la population chinoise depuis le milieu des années 90 est un leurre. Vivian Qu, grande instigatrice du mouvement sino-ciné chinois indépendant, alerte non seulement ses compatriotes, mais également, de manière plus universelle le monde entier. Cette prise de conscience d’un big brother high tech menace donc tout à chacun. Avec son message fort, on peut toutefois reprocher au film son côté trop lisse et un esthétisme totalement antinomique à cette histoire que n’auraient renié ni Orwell ni Kafka