Morbid Breakers
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La critique qui suit fut rédigée en mars 2013, au moment de la sortie du sulfureux - et réussi - Spring Breakers de Harmony Korine. Ayant très récemment redécouvert le film dont il est ici question j'ai décidé de ne pas réécrire de nouveau texte à son sujet, conforté dans mes impressions premières. Pardonnez la forme tapageuse du billet qui va suivre, certainement due à mon émotivité de l'époque. Bonne lecture !
Trash, re-trash et re-re-trash...! Une horreur sans nom. Imaginez-vous les 20 premières minutes de Orange Mécanique dilatées sur plus de 70 minutes de bande VHS pourrave et revisitées par Korine à la sauce années 2000 : les dandys-punk de Kubrick ont laissé place à des papys lubriques déguisés en sacs-poubelles forniquant les troncs d'arbres, le dispositif esthétique se résume à du filmage-réalité enfilant des scènes de destruction, de soumission, de pornographie ou encore de maltraitance ( youtube, youtube et re-youtube...) et la bande-son se limite à des ricanements malades, des rengaines obsédantes et limitées, de la logorrhée sans queue ni tête surgissant par bribes poétiques ( hummm....) et des explosions de pétard et de débris.
Sur le plan émotionnel c'est une réussite complète puisque Korine parvient - avec une économie de moyens évidente dès les premières secondes - à flanquer un malaise d'une rare intensité en reprenant tout un pan des codes du porno-trash voire du snuff-movie. Mais c'est trop. Beaucoup trop. A tel point que cet objet bizarre à plus d'un niveau dérange ad nauseam et ne séduit jamais, même dans son incontestable maîtrise de la caméra et de son langage. Une sorte de Gummo sans l'inspiration ni l'ampleur. Quelque chose d'affreusement délétère se dégage de cette vidéo hallucinante et hallucinée, mise en images d'une bande d'idiots consanguins perdue dans un pitoyable autodafé white trash. Autant revoir le chef d'oeuvre de Lars Von Trier qui - au moins - avait quelque chose à transmettre... Efficace mais profondément débile et perturbant.
Créée
le 27 juil. 2017
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