Treasure Hunt est une œuvre de cinéma inégale qui table sur un mélange des genres. L’ensemble manque alors de cohérence et peine à insuffler une tension nécessaire, de celle qui happe le spectateur. Au-delà de cet aspect qui pourrait dérouter, Treasure Hunt sait offrir son lot de séquences distrayantes, à défaut d’avoir un scénario qui tienne la route. Pour ceux qui aiment l’action, il y a du gunfight aux relents Wooien (début et fin de film). Il y a également du kung-fu qui met en scène des moines du monastère Shaolin. On retrouve à sa tête Gordon Liu Chia-Hui qui offre pour l’occasion une bonne scène de combat face à Phillip Kwok Chun-Fung (également chorégraphe) en chauffeur de taxi. Une scène poussive, pas réellement nécessaire mais qui se révèle comme une récréation bienvenue. Mais Treasure Hunt, c’est aussi de l’humour. Attention ! Par moment, on n’échappe pas à un certain ridicule. Il arrive tout de même qu’on affiche le sourire. Au détour de quelques scènes, Chow Yun-Fat fait le pitre avant de plonger dans une romance qui baigne dans le fantastique, un personnage usant notamment de pouvoirs surnaturels. Ces brefs passages offrent une poésie filmique réussie. Malheureusement, la mise en scène de Jeff Lau tombe aussi dans des travers qui rendent la composition mitigée. Comme cette façon que l’on a de nous montrer un Chow Yun-Fat en visite dans un pays du « tiers-monde » : la Chine continentale. Les paysages sont vétustes comme les voitures et la nourriture n’est pas mangeable. Une carte postale qui contraste fortement avec les États-Unis, pays sur lequel le film s’ouvre. Les États-Unis que l’acteur amène avec lui lorsqu’il fait découvrir le base-ball aux moines, les jeux vidéo ainsi qu’une célèbre boisson gazeuse. Une image un peu foireuse de la Chine pleine de clichés et qui joue sur l’aspect politique d’alors.


Des États-Unis à la Chine, Treasure Hunt nous emmène dans une aventure qui n’est pas une réussite complète. Elle se montre tout de même comme un spectacle convenable. Un spectacle qui a du mal à avancer mais qui se sauve par le biais de moments procurant un certain plaisir.


(voir peloche et + : https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2013/06/07/treasure-hunt-1994-jeff-lau-avis-review/)

IllitchD
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le 1 août 2013

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