Chrysalides de charme
Bon, exit le duo croustillant que formait le taquin Fred Ward avec Kevin "la foudre" Bacon, fini l’humour à la Tex Avery qui faisait tout le croustillant de Tremors et aux oubliettes le mystère...
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le 9 févr. 2015
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En 1990, Ron Underwood réalisait "Tremors", un film mettant en scènes des monstrueux vers souterrains géants qui avaient attaqué une petite ville du Nevada. Sept ans plus tard, "Tremors 2: Nouvelle menace" voit le jour sous la direction de S.S. Wilson, scénariste du film original. Plusieurs ne seront pas chauds à l’idée d’apprendre que le film soit sorti directement en vidéo, et encore moins à celui que Kevin Bacon ne soit pas de la partie. Tout ce que j’ai à dire pour ceux qui pensent comme ça c’est… vous devriez tellement vous en foutre.
Le propriétaire d’un champ de pétrole du Mexique voit son territoire être envahi par les Graboïds, des créatures souterraines géantes. Il décide d’engager Earl Basset (Fred Ward) afin d’éliminer la menace qui règne au Mexique. À ces côtés, Grady Hoover (Christopher Gartin) jeune chauffeur de taxi et grand admirateur de Basset, fera tout pour l’aider dans la mission de détruire les Graboïds, sans ce douter que les vers géants leurs réserveront une surprise à laquelle nos chasseurs ne s’attendront pas.
Kevin Bacon n’est pas là? Et alors!?! "Tremors 2: Nouvelle menace" se débrouille très bien sans lui. Son absence peut même être une bonne chose. Le fait de revoir les trois protagonistes principaux du premier film aurait pu rendre "Tremors 2" d’une banalité ennuyante et redondante. Au lieu de cela, les scénaristes jouent à la chaise musical avec les personnages. Tout d’abord, le personnage d’Earl Basset devient la vedette du film. C’était d’ailleurs mon personnage préféré dans le premier film, et c’est une joie pour moi de le voir monter en grade. Ce dernier est toujours campé par Fred Ward ("L'Évader d'Alcatraz", "L'Agent fait la farce 33⅓"), plus en forme que jamais. Son charisme surpasse celui du premier film. Son personnage est toujours aussi drôle et réfléchi. Le scénariste et réalisateur S.S. Wilson a bien développé l’histoire (post-Tremors) de son personnage ainsi que ses convictions. Pour remplacer monsieur Bacon, les scénaristes font appelle à un nouveau personnage. Christopher Gartin ("Plan de vol", "Le Cygne noir") joue le rôle de Grady Hoover, un simple chauffeur de taxi sans avenir qui cherche un sens à sa vie. Il est un grand admirateur des événements qui se sont passés à Perfection, et donc, d’Earl Basset par la même occasion. La complicité entre les deux héros se ferra graduellement. On sent qu’Earl recherche son ancien compagnon Valentine McKee en la personne de Grady, mais que ce dernier a un peu de difficulté à suivre la cadence de son mentor. Pour prendre exemple: Earl fera plusieurs parties de roche/papier/ciseaux (rituel important entre Val et Earl dans "Tremors 1"), bien que Grady n’en connaisse pas les règles. Earl donnera également beaucoup de conseils à Grady, un peu comme il le faisait avec Val. Les deux auront beaucoup de dialogues croustillants tout au long du film. Le nouveau personnage féminin Kate Reilly est interprétée par l’actrice canadienne Helen Shaver ("Amityville: La Maison du diable", "Poltergeist: The Legacy"). Son rôle est sans grand intérêt, mais tout de même utile à l’histoire. Elle éclaire un peu les véritables origines des Graboïds. Sans trop de surprises, elle deviendra entichée d’ Earl Basset et vice-versa, mais leur histoire ne sera jamais vraiment approfondie. Pour finir, nous avons droit à un retour très remarqué du personnage de Burt Gummer joué par Michael Gross ("Family Ties"). Son personnage s’imposera deux fois plus que dans le premier film, devenant une parodie positivement comique de lui-même, volant pratiquement la vedette à nos trois personnages principaux. On retrouve un Michael Gross beaucoup plus drôle et attachant. On sent qu’il a beaucoup de plaisir à jouer dans le film et cela transparait à l’écran.
Comme dans le premier film, la musique est encore très importante. Celle-ci permet de bien établir l’identité du long-métrage. Jay Ferguson propose un mélange de musique mexicaine stéréotypé avec un soupçon de country. Le résultat est tout simplement magnifique , grandement entrainant et donne le goût d’aller vivre au Mexique pour le restant à venir. On sent qu’avec une musique de la sorte, on ne doit pas prendre le film au sérieux.
Parce que "Tremors 2" n’est pas entièrement un film sérieux. Dans le film de Ron Underwood, malgré la présence d’humour dans certaines scènes, la réalisation s’avérait être très sérieuse dans son ensemble, afin de rendre "Tremors", un hommage aux films de monstres des années 50. Pour "Tremors 2", c’est un peu différent. La première moitié du film se vaut être une espèce de pseudo-parodie honorable de l’oeuvre d’Underwood. Les Graboïds sont vues comme de la simple mauvaise herbe qu’on doit arracher, plutôt que d’être vu comme de dangereux envahisseurs tels que représentés dans le premier film. La menace n’est pas si grande puisqu’elle est banalisée par le côté humoristique de la situation. Earl et Grady vont littéralement à la pêche aux Graboïds, en utilisant le moyen (un peu plus perfectionné) qu’ils ont employé à la fin de "Tremors 1". Cela nous donne au final, plusieurs moments drôles et cocasses qu’on digère avec grand plaisir. La jouissance du visionnement est d’autant plus efficace si vous avec le film de Ron Underwood frais à votre mémoire, puisque nous avons droit à plusieurs clins d’oeil résultant du premier film.
Mais "Tremors 2" n’est pas seulement cela. L’histoire change de direction à partir de la deuxième moitié du film. Dû à un changement imprévisible chez les monstres, le film prend une tangente horrifique où règne davantage une ambiance de stress et de tension, mais en gardant tout de même un petit côté humoriste. Ce changement se fait sans problème puisqu’on est littéralement projeté dans l’inconnu. On adhère à la deuxième moitié du film avec beaucoup d’intérêts puisqu’on veut en savoir plus sur les nouveaux éléments montrés et comment les personnages vont réussir à s’en sortir. Je félicite d’ailleurs l’originalité et l’audace de S.S. Wilson et de Brent Maddock pour nous avoir offert quelque chose de nouveau et de frais dans notre plat.
Petit commentaire qui n’a rien à voir avec le film. Les monstres qui apparaissent sur l’affiche ne ressemblent en rien à ce que l’on voit dans le long-métrage. Alors, ne vous fiez pas à ça. C’est ce que j’appelle de la fausse représentation.
Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours apprécié cette suite à laquelle je n’avais pas vu venir. C’est un film dont j’ai beaucoup de plaisir à revoir puisqu’il est vraiment divertissant à regarder. Dans l’ensemble, je considère "Tremors 2: Nouvelle menace" comme une excellente suite, différente au film original. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai autant de difficulté à comparer ces deux films, allant jusqu’à donner une note identique.
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Créée
le 18 oct. 2016
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