Plata y Plomo
Netflix a sorti un bon film. C’est devenu presque bizarre de le dire, on commençait à doucement connaître la chanson. Un pitch alléchant, un casting de mastodontes et puis patatra. Pas cette fois...
Par
le 13 mars 2019
46 j'aime
5
Voir le film
Netflix a sorti un bon film. C’est devenu presque bizarre de le dire, on commençait à doucement connaître la chanson. Un pitch alléchant, un casting de mastodontes et puis patatra.
Pas cette fois. Alors certes le scénario est bien plus classique, mais ce qu’on perd en originalité, on le gagne doublement en efficacité. A la manière d’un Sicario, la tension est présente du début à la fin. Le périple tourne vite au cauchemar, chaque décision prise est lourde de conséquence.
On pense évidemment aussi à Narcos. Un baron de la drogue reclus au fin fond de la jungle colombienne avec son argent, on a déjà entendu ça quelque part. Des indics sexy, des fonctionnaires soudoyés et Pedro Pascal qui galère, on connaît aussi.
Mais là où Triple Frontier trouve son originalité, c’est dans sa réactualisation moderne du mythe de la fièvre de l’or. Dans le trésor de la Sierra Madre, de John Huston, que je vous recommande très chaudement, le vieil Howard prévenait les apprentis chercheurs d’or. Il leur faisait part de la folie destructrice qui s’emparait inévitablement de chaque homme, lorsque l’or commençait à s’accumuler. Ce destin fataliste, il ne l’avait que trop connu.
I know wath Gold does to men’s soul. Never knew a prospector yet that died rich. Make one fortune, > you're sure to blow it in trying to find another. I'm no exception to the rule. Murder's always lurkin' > about. Partners accusin' each other of all sorts of crimes.
Triple Frontier est donc l’application directe de la prédiction du vieil homme. Même l’homme le plus honnête est contaminé par la fièvre. Plus. Toujours plus. Quitte à tout perdre. L’opération humanitaire se transforme en braquage illégal puis en exécution arbitraire. Le plan parfait devient une escapade désespérée.
Au-delà du titre dont le concept n’est jamais exploité, Triple Frontier regorge de décors naturels exceptionnels. Pour le prof de géo que je suis, c’est un régal absolu. La richesse et la variété du territoire colombien auraient dû s’admirer en IMAX. On se faufile dans les ruelles des quartiers pauvres, surpeuplés et colorés. On se débat dans la jungle épaisse que Hunnam commence à bien connaître, après son voyage dans The Lost City Of Z. On arpente les sentiers rocheux de la cordillère des Andes. Que du bonheur.
Triple Frontier est donc un divertissement efficace aux décors magnifiques, jamais révolutionnaire mais intéressant dans son interprétation moderne de la fièvre dorée.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films du catalogue Netflix Belgique + AVIS, Les meilleurs films originaux Netflix, Les meilleurs films avec Ben Affleck, Journal 2019 et Les meilleurs films avec Oscar Isaac
Créée
le 13 mars 2019
Critique lue 4.2K fois
46 j'aime
5 commentaires
D'autres avis sur Triple frontière
Netflix a sorti un bon film. C’est devenu presque bizarre de le dire, on commençait à doucement connaître la chanson. Un pitch alléchant, un casting de mastodontes et puis patatra. Pas cette fois...
Par
le 13 mars 2019
46 j'aime
5
Cela fait plus d’un demi-siècle que nous, cinéphiles français, avons été biberonnés à la « Politique des Auteurs », cette géniale invention critique qui veut que le metteur en scène soit un artiste,...
Par
le 16 mars 2019
41 j'aime
19
Tu t'es fait tirer dessus cinq fois pour ton pays, et ta pas les moyens d'envoyer tes gosses à la fac. Si on avait fait la moitié de ce qu'on a fait dans un autre métier, on serait tranquilles à...
le 24 mars 2019
28 j'aime
11
Du même critique
J’ai le cœur qui bat à 100 à l’heure, mes mains tremblent, j’encaisse. J’encaisse ce qu’il vient de se passer, ce qu’il vient de se dérouler sous mes yeux. L’expérience est traumatisante et laissera...
Par
le 12 mars 2018
115 j'aime
15
Passé l’exercice de style, accompli avec un brio rafraîchissant et sans précédent, de Birdman, Inarritu revient avec une œuvre, toute aussi maîtrisée, mais plus complète. Dès l’une des premières...
Par
le 28 déc. 2015
114 j'aime
18
On le savait déjà, les réalisateurs hollandais n'ont pas froid aux yeux. Et pour dire les choses comme elles le sont, ce film est insoutenable. Que ce soit le glauque vif, l'absence de morale, les...
Par
le 27 mars 2017
103 j'aime
8