Valentine (Irène Jacob), jeune mannequin, ramène une chienne qu'elle a blessé à son propriétaire Joseph Kern (Jean-Louis Trintignant). Une relation étrange s'installe entre eux...
Après le très beau "Trois couleurs : bleu" et le surprenant "Trois couleurs : blanc" (celui que j'aime le moins même si je le trouve pas mal), Kieslowski clôt sa trilogie avec "Rouge".
Comme dans les deux premiers, il parle de la solitude.
Ici , un juge à la retraite voyeur qui écoute de manière illégale les conversations téléphoniques de ses voisins. Et une jeune mannequin qui attend son fiancé.
Grâce à leur relation et leurs dialogues, le cinéaste en profite pour parler du couple, de la loi, le bien et le mal etc...
Et puis on suit en parallèle , à travers les yeux et les oreilles du juge, une histoire d'amour qui se passe en face de chez lui...
Et au fil du récit on voit un vieux bougon devenir peu à peu sympathique et retrouver le sourire grâce aux visites de la jeune femme. J'irai même jusqu'à dire qu'il y a entre les deux quasiment un amour platonique.
La jeune femme est interprétée par Irène Jacob qui retrouve le cinéaste après le très beau "La double vie de Véronique". Elle y est merveilleuse . Elle dégage une grâce et une humanité que le spectateur, comme le juge, tombe sous son charme d'autant qu'elle est jolie .
Ce film marque le retour au premier plan de Jean-Louis Trintignant qui enchainera avec "Regarde les hommes tomber". Il est éblouissant. Je dirai même subjectivement que c'est son meilleur rôle et Dieu sait qu'il en a eu ....
Kieslowski avait annoncé que ce serait son dernier film ce qui s'avéra exact puisqu'il décèdera 2 ans plus tard.
Sa mise en scène est fluide et parsemée par moment volontairement de rouge . Il fallait oser et il fait avec talent et à bon escient.
Il termine sa carrière avec un grand film, même un chef d'oeuvre à mes yeux, ce qui n'est pas le cas de tous les grands cinéastes. Il signe un film subtil avec un passionnant face à face entre deux acteurs au sommet de leur art (comme Kieslowski ). Pour conclure je dirai que c'est grand long métrage humaniste .