Trois Goûts
Il y a des paternités impossibles comme il y a des amours impossibles. Sans avis de passage, le postier file droit au cœur et fuit.Trois histoires assez inégales.La seconde n’a pas beaucoup d’intérêt...
le 23 oct. 2023
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Je n'ai pas la prétention d'affirmer connaître très bien l'œuvre de Satyajit Ray mais c'est assurément la première déconvenue notable située dans la première partie (classique) de sa filmographie, grosso modo les années 1950 / 1960. Je suis intimement persuadé que sa fin de carrière sera jalonnée de moments beaucoup moins gracieux, à l'image du tardif "Le Visiteur" en 1991 qui n'était pas franchement à la hauteur du reste sans être vraiment scandaleux pour autant, mais en tous cas ce triptyque sur la condition de la femme ne m'a pas immensément subjugué sur le moment et j'ai le sentiment que cela n'évoluera pas énormément dans les prochains jours, à la différence de nombre d'autres films de Ray. J'espère me tromper.
On peut d'ores et déjà imputer cette chute qualitative par la nature du format, n'ayant jamais été grand amateur de films à sketches — que je trouve souvent plombés par leur nécessaire hétérogénéité, sauf exception. Déjà, sur les trois moyens métrages qui composent ces près de trois heures, la seconde histoire intitulée "Les Bijoux perdus" (Monihara) aura été le moment le plus éprouvant, soporifique et peu engageant. Le récit dans le récit, au travers de cet homme qui raconte une histoire à un inconnu, le couple aux confins du désintérêt avec leurs problématiques romantico-bijoutières, le pseudo twist final qu'on voit venir d'un peu loin et qui n'apporte vraiment pas grand-chose... Grand point faible me concernant, et gros marqueur d'inégalité si on le compare aux deux autres.
Quant au reste, le dernier "La Conclusion" (Samapti) est quelque peu poussif dans son opposition entre mariage forcé et mariage amoureux, sous la pression de la figure de la mère, même s'il dispose d'arguments intéressants. C'est en tous cas du côté du premier et du plus court segment, "Le directeur de la poste", que l'intérêt se concentre, avec cette jeune fille illettrée et orpheline qui trouve un peu de réconfort auprès d'une personne arrivée récemment en poste dans un village et qui dissimulera sa peine autant qu'elle le pourra le jour où il repartira. C'est simple mais efficace.
Le motif du rapport à la femme, qu'il soit de l'ordre de l'attachement ou du désir, de l'amour impossible ou fruit de conventions sociales, m'apparaît comme en-deçà de ce qu'on peut attendre de la part de Ray.
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Créée
le 5 mars 2024
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