Quest sight stories
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49 j'aime
George Miller nous livre, avec Trois mille ans à t'attendre, un sompteux voyage dans des contrées oniriques que le matérialisme contemporain a peu à peu écrasé sous les bottes ferrées du sacro saint progrès industriel.
Il parvient, avec une maestria subtile, à distiller depuis son flacon une fragrance égarée, image diaphane d'une époque où les légendes et l'histoire se fondaient encore en un tout aux contours indistincts.
L'histoire de cette universitaire cartésienne, parfaitement campée par Tilda Swinton, dont le sujet de prédilection, les mythes, se voit un beau jour matérialisé en une créature légendaire issue d'un réceptable scellé jusque-là. Ce djinn, formidablement incarné par Idris Elba, ouvre alors vertigineusement son champ des possibles. Ces deux êtres aspirent à la même complétude et leurs parcours respectifs remmémorés seront l'occasion d'images et d'émotions fabuleuses.
Qu'il est bon de savourer un film fantastique où le récit prime sur toute autre considération ! Qu'il est plaisant d'admirer des effets numériques qui sont là pour servir le propos et pas pour épater la galerie ! Ayant savament dosé l'effort dans la création d'images virtuelles, le réalisateur nous offre l'immersion dans ces contrées oubliées où des personnages légendaires ont bâti leur propre mythe : la reine de Saba, d'une éblouissanbte radiance, le roi Salomon, musicien enchanteur dont le fabuleux instrument captiva à raison les immortels présents.
Ce voyage dans le temps, issu du dialogue entre ces deux êtres, est une invite à la rêverie. Il pourra paraître de courts instants un peu trop étiré mais il ensorcelle néanmoins. Le propos m'est apparu comme une métaphore sur le cinéma, objet de rêve et d'évasion devenu produit formaté pour conditionner les masses à la consommation effrénée qui abreuve nos existences d'une vacuité sans fin. Son oeuvre est une réminiscence de ce cinéma onirique, un peu à la façon de Les aventures du baron de Münchhausen, entre rêverie et réalité. La réflexion sur ce qui fait la matière des mythes m'a transporté d'aise et la conclusion de ce drame, si elle est passée par quelques chas narratifs, m'est apparue joliment ouverte sur de possibles interprétations.
Je formule le souhait que ce récit vous emporte sur un tapis volant.
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Créée
le 2 sept. 2022
Critique lue 38 fois
4 j'aime
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