Avé César que ceux qui vont regarder ce film soient prévenus!


Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu.
Jules César



RECTIFICATION



Ils sont venu, ils m'ont vu et ils me l'ont mis dans le cul.
Jules César Fuller




Un petit western spaghetti à regarder au second degré.



Trois pistolets contre César est un western spaghetti algérien réalisé par Enzo Peri que je ne connaissais pas jusqu'alors et qui semble n'avoir pas beaucoup mener à exécution des films. On ne va pas y aller par quatre chemins cette oeuvre et clairement un nanar, et pourtant aussi nanar soit-elle possèdent certaines qualités rendant l'expérience tout de même sympathique et dynamique. Trois pistolets contre César est un drôle de western se prenant pour un péplum ce qui en fait une expérience assez insolite, unique et étrange. D'une durée d'à peine 1h20 ce qui rend le visionnage moins difficile et permet de garder le rythme appuyé par les musiques de Marcello Giombini qui se révèle remarquable.


L'histoire est explicitement cliché, cousu de fil blanc voire transparente et assez déconcertante. Les personnages sont tous ultra bateau à un point où ils en sont marquants et les différentes actions mises en place atteignent l'invraisemblance, certes loin d'être poncif mais clairement hilarant.


En témoigne la fameuse séquence ou les deux filles se livrent un duel au corps-à-corps qui bien entendu amènera à un streeptease, car dans la lutte elle se déchire évidemment tous les vêtements jusqu'à finir en lingerie. Comme par hasard à ce moment la caméra se fixe sur les entrent-jambes et fessiers des demoiselles en fury.


On peut prolonger ce constat sur plein d'autres séquences comme celle ce passant au saloon où durant que la lady chante on voit les cowboys donner du rythme à la musique en tirant des dizaines et des dizaines de coups de feu en l'air (mais à l'intérieur), je vous raconte pas l'état du plafond.


La mise en scène est clairement médiocre livrant des plan statique, sans inventivité, pourvu de décors moindre. Finalement il y a que pour filmer les formes des nombreuses jeunes femmes du film pour lequel il semble avoir un talent. Mais là aussi le cinéaste réussit à rendre son travail comique. En effet durant certaines séquences ont aperçois (facilement) des erreurs de montages. Lors d'une scène en particulier durant un affrontement dans une grange on aperçoit un homme de main censé être allongé mort tourné la tête durant l'action histoire de regarder ce qui se passe. Je me demande comment Enzo Peri a pu laisser passer cela, un génie du nanar. Malgré ses erreurs les actions restent tout de même de bonnes factures sans être extraordinaire mais retenant suffisamment l'attention pour enjouer le spectateur.


Niveau distribution c'est un peu le grand n'importe quoi. Il est évident qu'on ne retiendra pas le talent d'expression des acteurs. Commençons par les héros qui sont trois frères bien spéciaux, un Américain, un Français et un Japonais (oui leur papa aimait les femmes et n'était pas connu pour sa fidélité).


L'Américain Thomas Hunter est incarné par Whity Selby qui livre une performance caricaturale mais honnête. Il incarne le plus charismatique, fort et mature de la bande. Il est en quelques sortes celui qui mène la barque. Il est l'artilleur du groupe usant de révolvers pour le moins insolite et fantasque. Pourvu d'un canon capable d'en délivrer quatre autres pour plusieurs tirs simultanés. Et pourquoi s'arrêter en si bon chemin puisque la crosse de ses armes à feu est également pourvue de canon pour tirer à l'envers.


Le Japonais James Shigeta joue Lester Kato. Bien entendu en tant que Japonais il est maître spécialiste en arts martiaux préférant tater du pied plus que du colt même s'il en possède un. Coté vestimentaire retour du cliché puisqu'il porte une sorte de kimono cowboy avec des mitaines en bandelette à boxer et bien sur d'un bandeau rouge vif sur le front.


Enfin le plus cheaté le Français interprété par Nadir Moretti sous les traits d'Étienne Devereaux qui attention tout le monde à des capacités psychiques. Oui oui vous ne rêvez pas monsieur est un professeur Xavier en herbe! Capable de bloquer ses adversaires par la force de l'esprit tel un hypnotiseur ou encore de déplacer des objets légers par la pensée.


Et pour affronter ses cowboys de l'extrême quoi de mieux que de proposer un méchant stéréotypé de manière théâtrale pour ressembler à Jules César lui-même. Illustré par le comédien Enrico Maria Salerno qui livre une performance amusante vêtue d'une toge blanche, vivant dans son palais en haut de falaise entourée de son harem de jeune femme dans lequel il passe le plus clair de son temps dans sa piscine de vapeur à faire mumuse avec la chair fraiche tout en dirigeant ses troupes. Il aime se représenter comme le plus grand monarque de tous les temps d'où son nom Jules César Fuller. Il faut admettre que la figure du grand méchant emblématique est réussie, on a a hâte de voir la confrontation finale. Seulement, on se retrouve consterné par la nullité de celui-ci qui se démontre sans talent particulier à par la manipulation de la langue. Je me demande encore pourquoi sa clique avait tant peur de lui et se laissait martyriser.


Pour ce qui est des comédiennes il faut être honnête elles ne sont là que pour présenter leurs courbes et leurs charmes. Deux actrices sortent très légèrement du lot ayant quelques répliques pour finalement mieux les rabaisser en des objets sexuels en les laissant se battre entre elles dans une confrontation érotique comme précisé plus haut.


CONCLUSION:


Trois pistolets contre César est une oeuvre plus que moyenne jouant constamment avec son côté nanar réussissant tout de même à proposer quelques originalités dans cette multitude de stéréotypes et de cliché rendant le tout burlesque.



À voir pour rigoler de sa technicité bas du genou et pour ses personnages complètement WTF qui conduisent à de bons moments même si on reste dans le moyen.


B_Jérémy
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le 4 mai 2019

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