Si John Ford s'est fait connaître avec ses westerns à l'époque du parlant, c'est bien avec le muet qu'il a commencé sa carrière. Et parmi les rares films qui existent de cette époque du réalisateur, il y en a bien un qui mérite largement que l'on s'y attarde : Trois Sublimes Canailles.
Le tour de force de Ford est de mêler ici la petite histoire dans la grande tout en faisant passer le spectateur par un différent panel d'émotions.
Il y a beaucoup de choses à dire sur le film de Ford qui présente une galerie de personnages qui sont quasiment tous sympathiques. Ce que j'aime beaucoup, c'est que les trois bandits sont présentés comme étant les pires crapules mais au fur et à mesure que l'on avance on découvre évidemment leur grand peur quand ils décident de protéger une jeune demoiselle et son amoureux d'un shérif qui est loin d'être le digne représentant de la loi qu'il est sensé être.
On prend du plaisir à chaque plan ou presque tant Ford travaille parfaitement bien la chose : la présentation des hors-la-loi, la descente de nuit à chevaux à la lueur des torches, les plans extérieurs, etc. On constate une maitrise parfaite du noir et blanc de la part du cinéaste.
L'histoire est donc celle d'une jeune femme et de son amant rencontré sur la route qui mène au Dakota. On est à l'époque de la grande ruée vers l'Or et on assiste à ces fameuses courses à chevaux qui permettaient aux gens de s'élancer en même temps à la recherche d'un lopin de terre qui regorgerait du précieux minerai. Mais souvent, ils constataient surtout que la terre était fertile et que l'on pouvait y faire pousser de bonnes choses.
Alors qu'on pensait que Ford nous servirait une histoire d'amour sans réel intérêt, c'est par l'apparition des trois canailles que le film prend une toute autre dimension. Comme je l'ai dit on passe aussi par différentes émotions : le rire comme le drame, l'action comme des moments plus calme. Au niveau du rythme, tout est parfaitement géré. Tout comme les acteurs qui sont tous remarquables.
Voilà un western muet que l'on peut que recommander.