Tron l'Héritage : critique ultime d'un film irréel !
Tron l'Héritage est enfin sorti ce 09 Février 2011 en Imax 3D (c'est ce qu'il y a de mieux) après des années d'attente. Avec du son Surround Dolby Stéréo Digital et Daft Punk aux platines, ça fait vibrer les sièges ! Une longue liste d'arguments qui nous amène à vous dire: "Allez voir ce film."
Cependant, quelques points noirs subsistent, sinon ce serait trop beau...
Une bonne partie des décors de Tron l'Héritage ne sont pas seulement des effets spéciaux par ordinateur et des images de synthèse. La plupart de ces derniers ont été construits pour plus de réalisme, comme la discothèque "End of Line" ou la maison (dans le jeu) de Flynn.
Épurés, stylisés, lumineux ... Il y en a pour tous les goûts ! Une fois passé le cap de la découverte de ce monde (d'ailleurs la transition entre les 2 mondes n'est pas aussi bonne que dans le film original), on finit par trouver ça peut-être trop sobre et plat.
Les scènes et images varient et certaines créations architecturales sont impressionnantes, (la scène de combat en Lumicycles sur un terrain à plusieurs niveaux transparents, par exemple), mais c'est tout. Quelques tâches de lumières au milieu de la froideur de ce monde, qui l'est peut-être encore une fois trop.
Et puis il y,a l'histoire...On est loin de la Palme d'Or pour scénario le plus original de l'année. Ok, le fait de voyager dans un monde virtuel, c'est en soi un étrange et excellent scénario de base. Mais après, il aurait été préférable de l'exploiter.
Le scénario est plutôt léger : Sam doit sauver son papa, et se sauver par la même occasion, et battre le méchant. Bateau, dirons-nous, mais dans la même lignée que le premier film, donc acceptable. Du coup on sait quasiment ce qu'il va se passer dès le début d'une scène.
L'atout formidable de ce film reste qu'il sait surprendre. En effet, l'histoire prend parfois des virages à 90° (comme les Lumicycles... ;D) et nous déroute. Le réalisateur, Joseph Kosinski, fait une des choses les plus dingues que l'on puisse espérer en évitant les clichés : Les agacants héros et héroïnes qui se roulent une pelle au bout de 30 secondes, les scènes mélodramatiques, jusqu'au dénouement, tout est chamboulé et il ne s'embarasse pas des codes (d'autant plus chez Disney) habituels. Et ça, c'est très très bon !
Niveau casting maintenant.
Jeff Bridges incarne à l'écran le personnage du vieux Kevin Flynn... Mais pas vraiment celui de Clu (son méchant clone virtuel) !
Le visage de Clu est celui de Kevin Flynn/Jeff Bridges mais en jeune, il a fallu ruser grâce au scanner facial intégral et à la reproduction totale du visage ! Et oui, l'acteur a eu son visage scanné sous tous les angles et avec toutes les expressions. Modifié par ordinateur et retransposé ensuite sur la doublure de l'acteur, CLU été interprété par un autre comédien! (Procédé bizarre mais qui a déjà fait ses preuves avec l'Etrange histoire de Benjamin Button, avec un vieux Brad Pitt plus vrai que nature.)
Le reste du casting est quant à lui respectable et ne sonne pas faux. Garrett Hedlund, dans le rôle de Sam Flynn, incarne un personnage casse-cou et impulsif, avec tout de même sensibilité et intelligence. Enfin, Olivia Wilde est excellente et montre tous les aspects du personnage qu'elle incarne : Quorra. Cette dernière possède deux-trois atouts dans sa manche et a un lourd fardeau sur ses épaules, mais le jeu de l'actrice n'en reste pas moins frais et souple dans ce monde rigide et obscure.
En bref, le film est un peu chaotique: mêlant scènes survoltées et scènes lentes, statiques. Une fois averti, on déguste le film en priant pour que la scène d'action de s'arrête pas !
Durant le film, de nombreux thèmes sont développés: Les relations père/fils, les effets d'une dictature et de l'extermination d'un groupe. Des références claires à la Seconde Guerre Mondiale, entres autres, sont aussi largement perçues et mises en avant pendant le film.
La petite merveille aussi, c'est la bande son signée Daft Punk qui est magnifique et colle à merveille avec l'ambiance du film. Le mélange élèctronique et composition orchestrale donnent un rendu absolument décalé et exceptionnel. Le groupe se paye même le luxe d'apparaître à lécran durant la scène dans le bar "End of Line". Vu comme ils se sont battus pour faire la B.O. du film, c'est une bonne récompense !
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Pour résumer... J'ai été vraiment surpris, parfois dans le bon sens, parfois dans le mauvais, mais dans l'ensemble l'univers est cohérent et très bien construit et on y plonge à vitesse grand V !
Les combats de disques et de Lumicycles (ou Lightcycles en anglais, plus classe !) sont grandioses, et même les personnages secondaires sont parfois très intéressants et... surprenants (spoil nécessaire pour aller plus loin, donc chut !).
Même si le film souffre de quelques défauts et problèmes d'ajustements, il reste une suite honorable au pilier des films en images de synthèse et marquera sûrement les esprits avec son style épuré et classe. Comme pour Tron, le film Tron l'Héritage va peut-être mettre du temps à s'imposer, mais restera dans les mémoires comme une révolution visuelle extraordinaire ! Vivement une suite...
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