Tron a oublié une composante essentielle pour un film de science-fiction, c'est l'aspect "science". Et un film de science-fiction bourré d'incohérences et d'inexactitudes c'est vite ridicule.
On retiendra donc le méga grand groupe informatique qui est gardé par un mec tout seul, la représentation de l'ordinateur binairement (bah ouais...) réduit à concepteurs/programmes, l'introduction d'un sanglier dans la matrice et autres choses plutôt drôles.
En dehors de cela, et d'un scénario très light, on aurait pu s'attendre à s'en prendre plein les mirettes. Même pas. Dire que la 3D est un foutage de gueule est un euphémisme, elle ne sert absolument à rien. L'univers est quant à lui extrêmement répétitif, sans aucune inventivité une fois passée la première scène dans le "grid". Amoureux des "lightcycles" vous allez être d'ailleurs très déçus puisque c'est l'unique séquence où Joseph Kosinski nous gratifie d'une course poursuite avec les bolides lumino-vrombissants.
Les acteurs ne sauvent pas non plus le film du naufrage, impassibles tout le long, un comble pour une histoire d'amour filiale. Jeff Bridges en fait le minimum en programmateur "New Age", se repose sur son alter ego numérique et tente désespérément de se rattraper dans un final pompant copieusement la déjà multi-citée scène "You shall not pass" de Gandalf. Et justement, ça ne passe pas.
Le film aurait pu jouer sur la nostalgie un peu poussiéreuse de l'imagerie geek ou alors s'assumer pleinement comme le blockbuster du début d'année, mais force est de constater que la production a voulu manger à tous les râteliers en livrant au final une œuvre fade et lisse, On s'ennuie donc ferme devant ce Tron impersonnel qui nous dispense en bonus une petite morale bien pensante made in Disney.
Alors oui, il reste les Daft Punk pour nous garder éveiller durant ces deux longues heures. C'est peu.