"You know Jules Verne ? (...) How is he ?"
C'est beau, épuré (même si ça manque un peu de cohérence graphique par moments, et que Flynn semble tout droit sorti d'un vieux jeu PS2 avec son teint étrange et son jeu facial un peu figé), c'est rythmé, c'est à contre-courant des films d'action labellés "saleté et sueur" (ce qui est un peu rafraichissant en un sens), et ce n'est jamais prise de tête.
Contrairement à ce qu'on m'avait annoncé le scénario n'est pas si indigent : il est juste terriblement classique et remâché. Beau Garrett évite de tomber dans le piège du "jeune héros qui en fait des caisses" et conserve une agréable retenue tout au long du film, Jeff Bridges n'est clairement pas au maximum de son potentiel mais il ne démérite pas trop, et Olivia Wilde se contente très bien d'être splendide et d'émettre de temps en temps de charmantes petites exclamations de joie (même si quelque part je suis mauvaise langue car son personnage ne lui laissait pas un grande marge de manoeuvre).
Il faut également rendre justice à l'utilisation de Kosinski de la 3D : on nous prévient dès le départ que le film ne s'en servira que quand c'est nécessaire (car oui, dans les scènes de la vie quotidienne elle n'apporte rien, et un film que The Green Hornet ne l'a pas compris), et par la suite elle ne paraît paradoxalement jamais "artificielle" bien que l'action se déroule dans un monde virtuel - car les effets sont subtils et consistent principalement à renforcer l'impact des plans vertigineux sur la grille, ou la trainée lumineuse des disques et autres lightcycles. C'est du grand art, certainement plus que dans Avatar car ici les rétines ne risquent pas la saturation.
Malheureusement, ce n'est pas un grand film de SF dans la mesure où il souffre d'un petit déficit de profondeur et qu'il n'invente rien ; et pire, la fameuse BO de Daft Punk est fabuleuse... mais j'ai eu tort de l'écouter un mois avant de me rendre dans un cinéma, car elle est largement sous-exploitée par le film. L'équipe en charge du son avait de l'or dans les mains et semble ne pas avoir su quoi en faire : dommage.
Un agréable moment tout de même, je le maintiens.