Il est cool ce film de guerre.
"Too late the Hero" me semble annoncer "The dirty dozen" ; ce dernier est peut-être plus radical, mais je préfère malgré tout le premier*.
Comme toujours chez Aldrich, ce qui fascine, c'est la place laissée aux dialogues. Les personnages parlent, le rapport de force se fait avant tout par le verbe, ça lui permet en même temps d'approfondir ses thèmes, ici notamment la lâcheté (tous les soldats sans exception auront un acte peu glorieux à leur actif) ou encore la barbarie de la geurre (comment peut-on parler de héros dans de telles conditions). Et puis des situations très bien exploitées, bourrées de tension. Pour moi, Aldrich est un génie qui parvient à délivrer un produit très popcorn, très fun, et en même temps profond car associé à un brin de réflexion. Pas un roman philosophique, non, mais bien une mise en démonstration des convictions intimes du réalisateur. Plus globalement, l'intrigue m'a beaucoup plu (une infiltration c'est toujours cool), surtout qu'elle comporte autant de tension dramatique que d'humour (comme toujours dans le cinéma Aldrichien).
Visuellement il y a beaucoup de plans forts, un beau jeu d'ombre, de brouillard, de feuillages qui dissimulent les soldats embusqués. Un vrai plaisir. Le découpage est riche en plans variés : le réalisateur parvient ainsi à monter la tension avec facilité. Et puis bien sûr, c'est sale, même Caine a une sale gueule dans ce film. Les acteurs sont très bons. Apparemment, Aldrich ne voulait pas Robertson mais la prod le lui a imposé, pourtant sa présence ne choque pas, il est même plutôt bien dans ce rôle. j'imagine qu'Aldrich aurait voulu un américain avec une gueule plus cassée, mais je trouve que le fait que celui-ci soit justement beau gosse casse cette image du parfait ricain qui ne faiblit jamais sous les balles.
Bref, "Too late the hero" est un sacré bon spectacle, j'y ai trouvé tout ce que j'aime dans le cinéma : des personnages bien construits, des bons dialogues, des scènes d'action cool, des situations bien approfondies, des couleurs (je veux dire par là qu'on a un large éventail émotionnel).
* à noter que "Too late the Hero" est sorti après "The Dirty Dozen"