Premier film du réalisateur Kwon Hyeok-Jae mais co-écrit par Ryoo Seung-Wan, réalisateur de Arahan, Crying fist ou encore The Unjust, Troubleshooter est un film policier à tendance thriller mâtiné de comédie, un mélange assez courant en Corée du Sud où on se plait à mixer les styles de façon assez régulière. Troubleshooter arrive-t-il à se démarquer de la masse de films du genre qui déboulent tous les ans sur les écrans coréens ? La réponse est clairement non. Est-ce un mauvais film pour autant ? Non plus.
Sous une histoire tout ce qu’il y a au premier abord de plus classique, à savoir une d’un mec accusé pour quelque chose qu’il n’a pas commis, se cache en en fait un scénario complètement alambiqué, un peu (beaucoup) tiré par les cheveux, où notre pauvre héros va se retrouver confronter à du politicien véreux qui veut à tout prix remporter des élections, à du flic corrompu à tous les étages, à des membres de la famille qui ne valent pas mieux, bref, à un monde complètement pourri de l’intérieur où tout le monde va en prendre pour son grade à tel point que ça en est un peu grotesque. Et comme dans 100% des films racontant le même type d’histoire, il y aura biensur un gentil policier, interprété ici par l’excellent Oh Dal-Su (A Bloody Aria, Private Eye), qui va deviner très rapidement que notre héros n’est pas le meurtrier.
L’ensemble est bien trop tarabiscoté pour qu’on y croit vraiment et le film aurait franchement mérité d’aller un peu plus à l’essentiel plutôt que d’essayer de nous mettre la tête à l’envers sur ces histoires de qui essaie de la mettre à l’envers à qui au final n’apportent pas tant que ça si ce n’est parfois des scènes de parlotte un peu inutiles.
Le rythme est d’ailleurs en dent de scie à cause de ce genre de scènes un peu barbantes surtout qu’on arrive bien à deviner ce qu’il va se passer. Heureusement que les acteurs sont vraiment très bons dans leurs rôles respectifs, quoi que surjouant un peu de temps en temps, et permettent de ne pas tourner de l’œil entre les scènes d’action qui valent le détour.
La scène d’intro est d’ailleurs l’exemple parfait du passage qui en met plein la vue. Les scènes d’action et de courses-poursuite sont montées avec nervosité, et même si ça a beau être parfois un peu too much, ça n’en reste pas moins très efficace d’autant plus que pour un premier film, la mise en scène est très propre. On regrettera simplement ce tic très agaçant tout le long du film de faire sans arrêt tourner la caméra autour des personnages lorsqu’ils prennent la pose pour réfléchir, lorsqu’ils sont perdus ou autre… Ca donne vraiment envie de régurgiter son repas.
Troubleshooter est un film typique de la production cinématographique coréenne de ces dernières années, pas plus marquant ou original que nombreux de ses petits copains, c’est d’ailleurs le plus gros reproche qu’on pourrait lui faire. Malgré tout, ça fonctionne assez bien et l’amusement attendu est bien là même si on ne peut pas s’empêcher de penser qu’on aurait pu avoir quelque chose de mieux fichu. Divertissant.