Des choses gentilles à dire sur ce film :

Saga de films d’horreur relativement prolifique, Troublesome Night démarre en 1997 par un film à sketches réalisé/piloté comme les cinq opus suivants par Herman Yau. Assez inégal, le film offre en lui-même une structure intéressante, chacun des quatre segments qui le compose est relié aux autres par un élément, un personnage, une référence... tandis que le narrateur, un ersatz décalé de Rod Serling dans La Quatrième dimension (Simon Lui) fait non seulement la transition entre les histoires mais est aussi susceptible d’y intervenir. Lui... ou son frère.

Les segments sont, comme souvent dans ce type d’exercice, assez inégaux. Aucun segment réellement mauvais toutefois, le curseur se déplaçant plutôt sur une ligne allant de classique à surprenant, de manière assez chronologique d’ailleurs. La structure du film joue certainement, du reste, dans ce ressenti (la quatrième histoire est la meilleure parce que les trois autres ont bossé pour elle) mais pas que. Il est vrai aussi que des jeunes qui se lancent des défis à la con tournant autour d’un cimetière la nuit (premier segment) est un point de départ plus souvent emprunté qu’une perte de repères à l’intérieur d’un cinéma (quatrième segment).

L’ambiance est plutôt réussie tout du long, et la présence de Simon Lui ajoute une note surréaliste un peu rétro très appréciable. Si certains éléments peuvent rappeler un patrimoine fantastique/science-fictionnel mondial (simili Rod Serling donc, histoires au coin du feu, limite fine entre vivants et morts et retournements de situation qui vont avec, personnages qui s’appellent du même parking désert sans pouvoir s’y retrouver...), d’autres ont une identité plus locale et s’appuient sur la croyance très forte dans les esprits dans les cultures de l’est et du sud-est asiatique (symbolique des couleurs, places réservées aux fantômes dans les établissements...).

Herman Yau réussit habilement à donner une unité à son film à sketchs en travaillant sa structure, en mêlant différents types de traditions, différentes influences, mais aussi en jouant autant sur le malaise que sur l’humour. Un humour qui ne s’inscrit pas tant dans la tradition bourrine de l’humour HK mais qui est utilisé, de manière plus subtile, à la fois pour donner plus de force aux éléments mystérieux ou fantastiques, à la fois, grâce aux interventions du maître de cérémonie, pour nouer une connivence avec le public autour du plaisir qu’on peut avoir à se faire peur.

Pas étonnant dès lors que le film se soit classé, à Hong Kong, devant Scream lors de sa sortie en salles et qu’il ait engendré un sacré paquet de suites.


Hum... ce film ne compte assez d'ingrédients pour jouer au bingo avec une grille de 36 cases, mais voilà quand-même les 30 ingrédients repérés


Personnage > Agissement

Avait pourtant été prévenu·e de ne pas faire ça – Bagarre > Coup dans les couilles (ouch !) – Interprétation > Porte la main à son visage dans un moment dramatique – Se regarde dans un miroir > Maquillage, nœud de cravate, etc. – Surpris·e par une main amie posée sur son épaule

Personnage > Caractéristique

Vie personnelle > Problèmes familiaux/de couple

Personnage > Interprétation

Parle la bouche pleine

Réalisation

Fin > S’adresse au spectateur / à la spectatrice – Grammaire > Passage musical – Habillage > Placement de produits – Technique > Pluie artificielle artificielle – Vue subjective > de menace

Réalisation > Audio

Bruit exagéré > Coups donnés lors d’un combat au corps-à-corps – Voix off > Pensées/commentaires de personnage

Réalisation > Surprise !

Découvre avec horreur > Une tête coupée – Faux suspense > Ouf c’est juste un ami qui fait une blague ! – Tension désamorcée > Tombe nez à nez avec un·e proche en se retournant

Scénario > Blague, gag et quiproquo

Coup dans les couilles (gag) – Loose > Éclaboussé·e par une voiture qui roule rapidement dans une flaque

Scénario > Contexte spatio-temporel

Cimetière

Scénario > Dialogue

À voix haute > Se parle

Scénario > Ficelle scénaristique

C’était juste un rêve... – Cauchemar > Se réveille en hurlant/en sueur/en sursaut – La personne qui sait la vérité n’est crue par personne – Tension > Véhicule qui refuse de démarrer – Vieille légende, racontar, fait divers transmise à un moment ou à un autre...

Thème > N’importe quoi

Non-suspension d’incrédulité > Disparaît comme par enchantement – Trop con·ne > Ces gens font des trucs complètement con

Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes

Objectification sexuelle > Nichons, fesses – Objectification sexuelle > Tenues légères

---

Barème de notation :

  • 1. À gerber
  • 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
  • 3. On s'est fait grave chier
  • 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
  • 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
  • 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
  • 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
  • 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
  • 9. Gros gros plaisir de ciné
  • 10. Je ne m'en lasserais jamais
IncredulosVultus
7

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Créée

le 4 août 2024

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