Des choses à dire sur ce film :
L’ouverture de Troublesome Night 3 a des airs de sketch. On y retrouve un directeur d’agence de pompes funèbres aux prises avec la maréchaussée. Visiblement paniqué, il se dit poursuivi par un client, le type de client qu’on imagine facilement, un peu palot, des valises sous les yeux, les membres un peu raides... et puis. Plus rien. Le film ne démarre jamais vraiment, il peut feinter parfois mais se remet à ronronner assez rapidement.
Des problèmes de rythme et d’enjeux que pouvait au demeurant avoir le volet précédent mais celui-ci bénéficiait d’une structure assez astucieuse pour les faire oublier. Rien ne ressort ici de cet organisme de pompes funèbres centralisateur et c’est vraiment dommage.
C’est dommage parce que niveau réalisation Herman Yau, en jouant sur les plan rapprochés, la caméra à l’épaule, arrive autant à faire oublier que ses moyens sont limités qu’asseoir une ambiance intimiste et étrange où le doute sur la santé mentale des personnage transpire régulièrement. C’est dommage parce qu’il y a quand-même quelques idées sympa à l’image du segment consacré à Shishedo, l’embaumeur (Allen Ting Chi-Chun) tellement épris du cadavre de son idole qu’il peine à la maquiller qu’il décide finalement de se maquiller lui-même et de prendre sa place dans son cercueil pour l’exposition du corps et du coup de partir avec elle pour son dernier voyage ou encore de la séquence qui voit le prêtre taoïste véreux de l’établissement (Simon Lui), possédé, apparaître sous les couvertures de son pote qui préfigure, le ton comique en plus, une scène de Ju-On.
Un ton sympa, et des bonnes idées, des gags, aussi, qui fonctionnent (l’équipe chargée d’apaiser l’esprit des morts barricadant une porte qui s’ouvre dans l’autre sens)... mais tellement éparpillées qu’on ne retient que les scènes de remplissage dans lesquelles ils sont diluées. Si Troublesome Night 2 donnait encore un peu le change, Troublesome Night 3 donne clairement le sentiment de visionner une suite faite pour exploiter un filon qui n’est pas près de se tarir : en 1998, ce sont trois films Troublesome Night qui ont vu le jour ; le premier film date pour mémoire de 1997.
Hum... ce film ne compte assez d'ingrédients pour jouer au bingo avec une grille de 36 cases, mais voilà quand-même les 22 ingrédients repérés
Personnage > Agissement
Bagarre > Atteint/blesse/tue un·e allié·e en voulant l’aider – Émotion > Pique une crise de nerf – Stylé > S’exclament la même chose et en même temps
Personnage > Interprétation
En fait des caisses – Regard incrédule
Personnage secondaire
Meute compacte de journalistes
Réalisation
Fin > Image figée – Grammaire > Passage musical – Média > Point de situation par un reportage télé, radio ou presse écrite – Tension > Effrayé·e par son propre reflet – Tension > Ombre furtive qui passe rapidement dans le dos d’un personnage – Woosh > Mise en scène
Réalisation > Audio
Bruit exagéré > Coup de couteau – Effet > Bruitage d’apparition/disparition/téléportation
Réalisation > Surprise !
Tension > Menace qui apparaît dans le dos d’un personnage
Scénario > Blague, gag et quiproquo
En fait des caisses (personnage) – Est bourré·e ou drogué·e (gag)
Scénario > Contexte spatio-temporel
Cérémonie d’enterrement / de funérailles (-> corriger les films : cimetière)
Scénario > Élément
Personnage possédé, personnage hypnotisé, personnage vaaampiriséééé – Tension > Porte qui se referme toute seule
Scénario > Ficelle scénaristique
La personne qui sait la vérité n’est crue par personne
Thème > N’importe quoi
Non-suspension d’incrédulité > Disparaît comme par enchantement
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Barème de notation :
- 1. À gerber
- 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
- 3. On s'est fait grave chier
- 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
- 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
- 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
- 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
- 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
- 9. Gros gros plaisir de ciné
- 10. Je ne m'en lasserais jamais