Je serais curieux de voir ce que ce film aurait donné s'il avait été réalisé par Tarantino lui-même
Parlons de True Romance de Tony Scott réalisé en 1993. Ce film écrit par Quentin Tarantino raconte l’histoire de Clarence Worley (Christian Slater), un type un peu miteux, sans intérêt, qui est amené à rencontrer dans un cinéma une femme sublime répondant au nom d’Alabama (Patricia Arquette). Ils discutent, sympathisent et finissent par coucher ensemble, mais tout semble trop beau. En effet, Alabama est en réalité une call girl engagée par le patron de Clarence pour lui souhaiter à sa manière un joyeux anniversaire. Néanmoins, ils semblent tous deux subir un véritable coup de foudre et les sentiments d’Alabama étant sincères, Clarence décide de tenter sa chance avec elle.
Ici commencent les problèmes. En effet, Alabama est sous la tutelle d’un mac un peu gênant. S’en suivent toute une série de meurtres, de magouilles le tout sous fond de règlement de compte dû à la drogue, à la sauce Tarantino.
On voit clairement dans ce film la patte de ce génie de Tarantino. Des répliques qui marquent, des scènes très intenses et brutales, ainsi que des faces à faces cultes, comme celui qui met en scène le père de Clarence et un mafioso Sicilien interprété par le très bon Christopher Walken, sur le thème : « all Sicilians have ancestors who are negers ». C’est d’ailleurs le type de scénarios que l’on peut retrouver dans Pulp Fiction que Tarantino réalisera l’année d’après (en 1994).
La distribution est très bonne et l’histoire devient de plus en plus folle voir absurde au fur et à mesure du film, bref du Tarantino à 100%. Ce dernier à l’art d’écrire des scénarios torturés, mais aussi très drôles.
Dès le début du film, on a le droit à un dialogue mené par le personnage principal sur un thème qui se situe, comme dans Reservoir Dog, au dessous de la ceinture. Dans Reservoir Dog, Tarantino en personne parle de « like a virgin » de Madonna en expliquant je cite que « cette chanson est une allégorie sur les grosses queues ». Dans True Romance, Clarence explique à une femme qu’il rencontre dans un bar que s’il devait avoir un rapport sexuel avec un homme, « ce serait avec le King » (à savoir Elvis Presley, que l’on retrouve dans le film, interprété par Val Kilmer, lors des élans schizophréniques de Clarence).
Parlons enfin du titre, True Romance. Rien qu’à l’idée que Tarantino ai pu écrire ce scénario, on se doute qu’il ne va pas s’agir d’une romance à la « coup de foudre à Notting Hill ». En effet, durant tout ce film, l’aspect romantique de l’histoire est entrecoupé de scènes de meurtres, de bagarres, bref d’action. Amoureux de films à l’eau de rose, passez votre chemin, vous serez très déçus.
Je conseille donc ce film à tous les aficionados du genre. Un film très original sur la vision du couple rapiécé, du couple qui se fout du passé, du couple de marginaux excentriques, bref du couple pas classique pensé par un type tout sauf classique comme Tarantino .
(Petit rappel : ce film a été écrit seulement par Tarantino et pas réalisé par ce dernier).