Contrairement à ce que l'affiche pourrait faire croire, le film ne parle que très peu du chien et est très loin d'être une comédie légère.
L'affiche est donc trompeuse. Ce qui est paradoxal pour un film dont le sujet central, me semble-t-il est le rapport à la vérité. Cette vérité que l'on est prêt à entendre des autres ou celle que l'on est prêt à leur dire. Celle que l'on espère de son meilleur ami et celle que que l'on se doit à soi même.


Julian (Ricardo Darin), en décidant de renoncer à l'illusion d'une chimiothérapie aussi pénible qu'inutile, en refusant les évitements de son cancérologue et en optant pour un face-à-face frontal avec sa propre mort, fait le choix de la vérité.
Et il va lui falloir du courage pour y arriver.
Car cette vérité de la mort, certains l'acceptent - comme Tomas son meilleur ami, comme l'ex-femme de Julian - et d'autres s'y refusent - comme Paula, la petite sœur de Julian. Ces deux proches qui vont accompagner Julian dans son choix, chacun avec leur tempérament.
Cette volonté mais aussi cette difficulté à cerner la vérité des choses ou des êtres se traduit dans nombre de scènes.
Par exemple lorsque Julian se retrouve dans l'incapacité de comprendre ce que dit le jeune Hollandais ou encore dans sa loge lorsqu'ayant fini d'écouter les louanges de son patron, il déclare incrédule à son ami : "Il vient de me virer là, non ?". La vérité parfois se joue du langage.
A un autre moment, Julian face à son fils, croit la détenir seul alors qu'elle est en fait partagée en secret. Ce que Julian réalise lorsqu'il comprend après coup que son fils SAVAIT.
Vérité illusoire du corps et de la sensualité enfin à laquelle s'abandonnent Tomas et Paula pour échapper à l'insoutenable tristesse dans une scène magnifique où la jouissance espérée se confond dans des gémissements de chagrin.
Vérité que résume le titre polysémique du film, Truman, à la fois le nom du chien - animal à la fidélité exemplaire s'il en est - et "True man", cet "homme dans le vrai" que devient courageusement Julian tout au long de ces quatre jours en compagnie de son ami et de sa sœur.
Un beau film aux thématiques croisées : deuil, amitié, paternité
Un film particulièrement juste et touchant.


Personnages/interprétation : 9/10
Histoire/scénario : 8/10
Mise en scène/réalisation : 8/10


8.5/10
<3

Theloma
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Films qui font du bien, Les meilleurs films de 2016, Ça l'affiche mal ! et Mon top 1000

Créée

le 14 sept. 2017

Critique lue 748 fois

11 j'aime

7 commentaires

Theloma

Écrit par

Critique lue 748 fois

11
7

D'autres avis sur Truman

Truman
Theloma
8

Moments de vérité

Contrairement à ce que l'affiche pourrait faire croire, le film ne parle que très peu du chien et est très loin d'être une comédie légère. L'affiche est donc trompeuse. Ce qui est paradoxal pour un...

le 14 sept. 2017

11 j'aime

7

Truman
Fritz_Langueur
10

Seul au monde...

Quelques accords mélancoliques de guitare, résonnances sincères et ardentes, servent de Requiem à la fin tragique de Julian. Assonance de la musique sur le récit, au diapason d’une émotion brutale,...

le 16 juil. 2016

9 j'aime

4

Truman
ffred
9

Critique de Truman par ffred

J’avais beaucoup aimé le premier film de Cesc Gay, Krampack (2001), mais vu aucun de ces autres par la suite. Très envie de voir celui-ci quand j'ai vu que c'était le même réalisateur (plus le...

le 8 juil. 2016

7 j'aime

Du même critique

Us
Theloma
7

L'invasion des profanateurs de villégiature

Avec Us et après Get Out, Jordan Peele tire sa deuxième cartouche estampillée "film d'horreur". Sans vraiment réussir à faire mouche il livre un film esthétiquement réussi, intéressant sur le fond...

le 21 mars 2019

108 j'aime

33

Ad Astra
Theloma
5

La gravité et la pesanteur

La quête du père qui s’est fait la malle est un thème classique de la littérature ou du cinéma. Clifford (Tommy Lee Jones) le père de Roy Mac Bride (Brad Pitt) n’a quant à lui pas lésiné sur la...

le 18 sept. 2019

97 j'aime

55

Life - Origine inconnue
Theloma
7

Martien go home

Les films de série B présentent bien souvent le défaut de n'être que de pâles copies de prestigieux ainés - Alien en l’occurrence - sans réussir à sortir du canevas original et à en réinventer...

le 21 avr. 2017

81 j'aime

17