C’est bien connu : jouer à “Action ou vérité ?” est l’un des plus sûrs moyen pour bousiller une soirée. Toutes les vérités n’étant pas bonnes à entendre et certaines actions n’étant ni faites ni à faire, ce jeu présente une large propension à casser l’ambiance. Les personnages principaux, des étudiants fils et filles à papa, de ce direct-to-DVD ne diront pas le contraire. Alors qu’ils fêtent la fin de leur première année de fac, et que la soirée est bien avancée, ils se lancent dans une session de questions confessions et de défis stupides. Rapidement, cela vire à l’humiliation de l’un d’entre eux. Il y en a que ça fait marrer, d’autres que cela n’amuse pas du tout et, résultat : l’atmosphère est plombée d’un coup. Après une ellipse de plusieurs mois, on retrouve cinq de ces étudiants en route pour l’anniversaire de celui qui fut la cible de leurs moqueries ce soir-là. Aucun d’entre eux ne voit venir ce qu’aura immédiatement deviné le spectateur : ceci est un guet-apens. Les convives sont accueillis dans un cabanon, à l’écart d’un manoir, par le grand frère du souffre-douleur.

L’entrée en matière est assez classique, mais "Action ou vérité" se révèle moins prévisible que ce que l’on pouvait supposer. Une fois que le piège se referme sur les cinq étudiants, on n’assiste pas à un simple accomplissement d’un désir de vengeance. Tous ne sont pas logés à la même enseigne : quatre d’entre eux sont ligotés à des chaises, le cinquième reste libre de ses mouvements tant qu’il accepte de garder ses “amis” à l’oeil. Ce “déséquilibre” dans la hiérarchie entre le “psychopathe” et ses victimes, permet au scénario de s’extirper d’un traitement binaire et manichéen. Et s’il n’est pas question de cautionner les agissements du tortionnaire, les méprisants gosses de riches ne suscitent pas pour autant une profonde empathie. Survival teinté de torture porn, "Action ou vérité" est, en dépit de ses invraisemblances, une série B d’un niveau honnête, riche en rebondissements. Ce qui le fait sortir du lot est la manière dont, en filigrane, il traite d’homophobie (une question peu abordée dans le cinéma de genre). Ceci-dit, cette dimension, qui aurait mérité d’être creusée, passera peut-être au-dessus de la plupart des spectateurs.
Giallover
6
Écrit par

Créée

le 7 oct. 2012

Critique lue 2.3K fois

7 j'aime

Giallover

Écrit par

Critique lue 2.3K fois

7

D'autres avis sur Action ou vérité

Action ou vérité
Selenie
5

Critique de Action ou vérité par Selenie

Slasher en huis clos britannique qui part d'une idée assez con, faut bien le dire, le jeu Action ou verité étant le jeu le plus stupide qui soit. Joué par par des jeunes adultes c'est encore plus...

le 12 nov. 2012

5 j'aime

Action ou vérité
Truman-
7

Critique de Action ou vérité par Truman-

Action ou vérité est une agréable surprise , sur un scénario simple mais efficace le film nous tient en haleine du début a la fin grâce a ses quelques rebondissements , aucun temps mort et donc aucun...

le 26 mai 2013

3 j'aime

Action ou vérité
karaokelao
5

Je choisis vérité

Je suis tombée par hasard sur ce film qui présente une histoire originale basée sur le jeu "Action ou Vérité". Aux premiers instants du film, on se demande comment ça va se passer, etc, jusqu'à ce...

le 31 août 2013

2 j'aime

Du même critique

Queen of Montreuil
Giallover
6

La fantaisie reine

Il y a des films comme ça qui arrivent sans faire de bruit et qui se révèlent aussi fragiles que précieux. "Queen of Montreuil" est de ceux-là. Il a failli ne pas voir le jour : les refus de...

le 20 mars 2013

9 j'aime

La Maison au bout de la rue
Giallover
6

Et ta soeur ?!?

On pressent le réalisateur, Mark Tonderai, très influencé par le cinéma de Dario Argento. L’une des scènes à l’air de faire clairement référence au fameux plan à la Luma de "Ténèbres", glissant le...

le 26 nov. 2012

7 j'aime

Action ou vérité
Giallover
6

Critique de Action ou vérité par Giallover

C’est bien connu : jouer à “Action ou vérité ?” est l’un des plus sûrs moyen pour bousiller une soirée. Toutes les vérités n’étant pas bonnes à entendre et certaines actions n’étant ni faites ni à...

le 7 oct. 2012

7 j'aime