Alors que pendant des décennies, la planète entière a rêvé de vivre aux États-Unis, on n'arrête pas de découvrir combien la vie des indigènes peut y être dure et ingrate. Souvent grâce à l'impact délétère d'une certaine lecture de la religion, d'ailleurs. Dans le cas qui nous occupe, ce sont les ados qui se découvrent - se craignent - homosexuels qui font les frais de l'intégrisme d'une frange non négligeable de la population et de la faiblesse de leurs parents, incapables d'assumer le moindre écart par rapport à une norme défendue becs et ongles par des fous furieux. Bref, ces dizaines, voire des centaines, de milliers de jeunes finissent dans des camps "de conversion", qu'on appellerait ailleurs de rééducation et dans les manuels du futur "de barbarie organisée". Enfin, on espère, de ce côté-ci de l'Atlantique. En attendant, on ne peut que regarder effarés les errements d'une société malade, gangrénée par la haine et le pognon, et conduite par de nocifs psychopathes qui jouissent de leur rayonnement et abusent de leur pouvoir. Le constat est sévère et, bien sûr, ne s'applique pas à tout le monde entre le Canada et le Mexique. Des citoyens - policiers, anciens pensionnaires des camps de redressement sexuel, parents un temps enfumés... - ressentent suffisamment d'indignation pour se dresser contre les forces de la réaction et prendre enfin un chemin tourné vers plus d'humanité. La plus grande vertu de ce documentaire, c'est de pointer l'hypocrisie, voire la duplicité, d'instances politiques ou judiciaires qui profitent de la crédulité des gens pour prospérer, en entretenant volontairement la persistance des mauvais traitements infligés à des mineurs. Parce qu'un certain électorat est sensible à leur laisser-faire. C'est bien entendu révoltant, et on attend impatiemment l'élection de novembre pour voir si les États-Unis s'enfoncent encore plus dans l'obscurantisme rance...