Film d'horreur

C'est une proposition de cinéma très compliquée à accepter mais je dois admettre que passé les premières minutes, j'ai eu du mal à décrocher. La lenteur y est extrême, le personnage presque unique, la vision quasi documentaire jusque dans les bruitages... Ce récit, qui prend place dans la chambre d'un pensionnaire de maison de retraite se déroule durant le COVID mais l'isolement ressenti est transposable partout. Personnellement je me suis senti aussi triste et angoissé que le protagoniste.

On ne nous épargne rien sur la forme, avec des travellings qui peuvent durer plusieurs minutes et sur le fond, avec même un changement de couche... Le manque de personnel, les interventions de "gentils bénévoles" chronométrées, l'impossibilité de savoir ce qu'il se passe en dehors de la chambre... J'ai connu des soi-disant films d'horreurs moins violets et flippants que ça. La fin tourne même au cauchemar, presque.

Un vieux, seul, qui entend ses voisins tousser, entend passer les soignants, puis le silence. Il a beau demander ce que deviennent ses amis, ou sa "petite amie" de maison de retraite, jamais personne ne peut, ne veut lui répondre. Il attends, isolé, presque incapable de bouger, jusqu'à ses repas qu'il n'est plus certain de voir arriver. Le corps l'a quitté mais la tête est là, on percute soudain ce qu'on a fait, ce qu'on fait encore, endurer à nos aînés, de Québec à Paris.

Une proposition de cinéma difficile oui, que beaucoup trouveront chiante, glauque. Mais la lenteur est calculée, elle nous immerge au plus proche, elle nous met à la place de, on en ressort bouleversé.