Bon, essayons de donner un avis sur cette nouvelle bestiole du cinéma turc... Déjà, c'est incompréhensible. Et même avec des sous-titres, je pense que ça le resterait. Les persos changent de lieu sans explication, Serdar/Rambo se promène chez les méchants sans que personne ne lui dise trop rien, le montage est effectué avec la traditionnelle serpette turque, bref, c'est l'anarchie comme on la connait. Niveau graphique, c'est du grandiose, avec des couleurs à la saturation très variable, mais avec une tendance au jaune vomi radioactif pour Serdar. L'expérience oculaire est totale.
L'histoire semble se dérouler en Irak (mais rien n'est moins sûr), et opposerait Serdar, envoyé militaire, à un groupuscule de chasseurs en colère, mené par le facialement fondu Huseyin Peyda. Quand je parle de chasseurs, faut vraiment imaginer des bouseux avec leur pétoire à lapin, dont on interchange les placements pour faire croire qu'ils sont nombreux. Mais ce n'est pas tout, il y a aussi quelques gus coiffés de torchons à carreaux dont le rôle demeure flou.
La zic mange à tous les râteliers, la repompe de Rambo (le 2 normalement) n'est pas aussi flag' que dans Vahsi Kan, les incohérences sont légion, les figurants font nawak, et on se marre bien lors de séquences d'anthologie (dont les extraits partagés ici; la bouchaille aux roquettes est tout simplement extraordinaire).
Mais le point le plus nanar, c'est indiscutablement Serdar. Quasi-muet, le visage fixe digne d'un Big Jim font on changerait les affaires de temps en temps, il prend sans arrêt des poses toutes plus ringardes les unes que les autres et ruine les abdos du spectateur. Heureusement, il ne reste pas figé tout le temps, et se lance parfois dans un concours de grimaces fort réjouissant (la scène où il est enterré dans la boue est grandiose). Et que dire lorsqu'il est pris d'une furie meurtrière, tranchant et lacérant tout ce qui lui tombe sous la main, tout en regardant avec émerveillement son couteau.
Du grand art nanar.