"Bah, pourquoi t'as rasé tes poils ?"
Si les Lycanthropes se promènent en slip, ce n'est pas parce qu'ils ont égaré leur T-shirt, mais parce qu'ils risqueraient de le déchirer en se transformant. Mais pourquoi garder le bas alors qu'ils vivent loin de tout, dans une réserve indienne, et que la seule femme à douze bornes à la ronde en a vu d'autres (vu l'état de son visage et le calibre de son amant en forme lupine)
Le problème se posait aussi pour Hulk mais il a eu la chance de se faire bricoler des fringues en molécules instables. Dans Twilight, en revanche, on voit distinctement le tissu se déchirer lors des transformations, et une autre question essentielle demeure : que deviennent les baskets ?
Si j'avais passé un assez bon moment avec le premier Twilight en le regardant sérieusement, ce second opus ne peut être apprécié qu'avec une bonne dose de second degré.
Pourtant, la recette n'a pas beaucoup changé. On y retrouve ce qui faisait le charme de l'original : une photo léchée, une réalisation efficace qui joue avec une certaine élégance des slow et fast-motion, et une galerie de personnages archétypaux mais bien croqués, si j'ose dire. Les scènes d'action sont sympa, Alice est toujours aussi sex', on en apprend un peu plus sur l'univers fantastique et même si l'intrigue patauge pendant le plus gros du film, on ne s'ennuie pas.
On y retrouve aussi ce qui en faisait un pseudo-nanar, à savoir des acteurs qui sur-jouent, des dialogues franchement indigents et un gros manque de souffle dramatique. Sauf que c'est pire : c'est encore plus mal joué et surtout, les dialogues sont d'un ridicule rarement atteint, oscillant entre l'amoncellement de clichés et le WTF-ils-ont-pas-osé-ô_O
Alors, c'est marrant, parce qu'on peut terminer la plupart des phrases des personnages et anticiper la prochaine, c'est comme un gros karaoké.
On s'amuse aussi à remarquer qu'à chaque fois que l'héroïne regarde par une fenêtre, elle voit quatre beaux mecs torse-poils en train de marcher au ralenti dans le lointain.
L'esthétique bleutée-goth du premier volet laisse place à une vitrine über-gay qui ravira particulièrement les amateurs de torses imberbes et de muscles huilés mais laissera les autres vaguement perplexe.
Une série B vampirique bien cruchasse, donc, mais qui se laisse voir, pour ses jolies images et son irrésistible humour involontaire. (après l'accident de moto ! <3)