Pour sa dixième et dernière réalisation, Danny Lee (permanenté) se donne donc encore un énième rôle de policier à l’écran. The Twist nous embarque dans un film policier lambda. On y suit une équipe de flic qui enquête en tentant de coincer les braqueurs qui profitent de leur argent. Ils retrouvent très vite la piste du cerveau, Yam Ka-Wah dont Simon Yam prête ses traits. Il forme une espèce de couple à la Bonnie & Clyde avec Kwan Oi Ling qui est interprétée par l’actrice Suki Kwan Sau-Mei (souvenons-nous d’elle dans A True Mob Story). Les deux tourtereaux se moquent un long moment de la police avant d’être interpellés pour de bon. Une police qui va tenter de renverser la donne durant les quarante-huit heures de garde à vue. Très vite The Twist frappe. Il rappelle indubitablement un autre film d’une trempe supérieur, OCTB (1994). Danny Lee semble nous offrir un presque plagiat jusque dans le casting où certains acteurs composaient déjà son équipe de choc dans le film de Kirk Wong Chi-Keung. On retrouve ainsi Parkman Wong Pak-Man et Fan Siu-Wong. Dans le rôle du méchant, l’exubérance de Simon Yam à la garde-robe… toute aussi exubérante remplace ici le torturé Anthony Wong Chau-Sang. L’homme est désinvolte et crâneur. Il s’associe pour son braquage à deux personnages endossés par deux gueules du cinéma HK : Shing Fui-On et Tommy Wong Kwong-Leung. Ces derniers s’établissent à merveille dans leur rôle, celui de malfrat bien entendu, presque comme à leur habitude dirons-nous. Le gros moment du film étant pour eux leur passage en Chine Continentale ou comment Danny Lee allait d’une certaine façon justifier la torture employée en fin de métrage. C’est toujours moins pire qu’en République Populaire de Chine, hein ? N’est-ce que pas Danny ?! C’est ça… poursuivons.
Tout change dans le dernier quart d’heure de The Twist. Il est fort à parier que ce dernier quart d’heure a suffi justement à labelliser le film « Category 3 ». Cette fin est un morceau de pur sadisme policier qui ferait glacer le sang à n’importe quel malfrat. Une fin plus que limite et à la morale douteuse. La violence y est dure et malsaine. Chose surprenante, Danny Lee allège son propos avec des pointes humoristique. Un humour vite supplanté par l’ambiance qui en découle et dont le but atteint interpelle fortement. Je parle ici des condamnations. Pour le reste, The Twist se laisse regarder sans plus de conviction que cela. Danny Lee nous offre une mise en scène très plan-plan pour un scénario d’investigation qui l’est tout autant. Il n’y a rien de bien transcendant dans tout ça. Petite interpellation : Faut-il y voir quelque chose lorsqu’on apprend que le braqueur principal est d’origine britannique ? Comme de voir que le flic le plus pourri de l’équipe et tape à l’œil s’exprime toujours dans un anglais approximatif ? Sans doute que non. Sans ça de son côté, le casting tient la route surtout si vous êtes enclin à voir un Simon Yam surjouer. Il est toujours appréciable de retrouver des têtes connues qui offrent par ailleurs des prestations correctes. Des prestations à l’image de celle de Suki Kwan qui en donne une de premier plan.
Pour conclure, n’ayons pas peur des mots. The Twist nous montre une police dégueulasse. On y voit des policiers sans morale qui sont prêts à tout pour clore un dossier. Un visage méprisable dépeint par un regard franchement anti-policier pour le coup. Danny Lee en avait-il marre de la « Royal Police HK » ? Une question qui trouve sans doute sa réponse avec The Twist…
(voir peloche et + : https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2012/08/24/the-twist-1995-danny-lee-sau-yin-avis/)