Avec un budget assez resserré (moins de 6 millions d'euros), le nouveau film de Robert Guédiguian nous emmène en plein cœur de la révolution malienne de 1962, à travers les doutes de Samba qui espère voir sa révolution socialiste réussir, mais doit se battre contre son père et les doutes de tout un peuple, tout en essayant de comprendre les errements de cette même révolution. On y suit son histoire d'amour, ses espoirs et ses peines, tout en (re) découvrant une histoire géopolitique d'un pays, dont les affres des actions de la France résonnent aujourd'hui encore.
Ce film est la preuve qu'on peut faire de la qualité avec peu de moyens, juste beaucoup d'envie, un message fort et du talent. Alors, oui, Twist à Bamako ne plaira probablement pas à tout le monde, mais je le trouve pour ma part impactant et très réussit. Entre les dialogues, la partie technique tout à fait correcte, les personnages bien écrits et attachant et le rythme bien géré (ce qui est assez rare pour un film fait pour être un film de festival), j'ai du mal à lui trouver des défauts et on ne se lasse pas d'une proposition particulièrement bien réalisée. On y parle de féminisme, de racisme, de colonialisme, de luttes des classes et des risques de rater une utopie. On y parle de la vie et de la mort et on y parle du cinéma.
Un film très touchant et qui n'a pas fait le résultat qu'il aurait dû faire. Une belle réussite en termes de cinéma par contre et une œuvre que je ne peux que vous conseiller de découvrir. Pour ma part, il est fort probable que je le reverrai.