On est toujours l'esclave de quelqu'un....

Tourner ce film n'a pas été une sinécure ! A son âge, Guéguidian (1953/ ----) aurait pu goûter au confort avec ses comédiens habituels (dont sa femme, Ariane Ascaride) et goûter à l'ambiance pépère des studios, et cette cité phocéenne qu'il connaît si bien..... Eh non, malgré les troubles affectant le Mali, c'est là qu'il a tourné cette histoire... Enfin presque : pourquoi ? La ville sénégalaise de Thiès remplace Bamako en proie aux islamistes ! Hélas, comme dans la plupart des films historiques, le film n'"chappe pas aux anachronismes ce qui réjouira les amateurs de ce sport...

On reconnaît dans ce film toute la sensibilité de Guédigian qui est au scénario et à la réalisation...

Son goût pour les analyses psychologiques et du tempérament des individus... Ma notation n'est pas négative car malgré ses qualités, je n'ai pas aimé ce film... On ne peut pleurer sur la misère du monde ! La mode un certain temps était à la volonté d'autodétermination de certaines colonies..

Pourquoi pas ? Mais dans la réalité, elles ont été libérées d'un joug pour trouver pire ! L'islamisme radical genre Hezbollah ou Hamas, ou encore la dictature ! La France avait d'ailleurs elle aussi, engendré sa révolution pour tomber dans la domination catholique sous Richelieu et autres... Elle a échappé à la dictature de peu, sinon celle de la Finance...

Ici, on assiste à une jeune et belle femme noire (superbement interprétée mariée de force et qui va fuir cet esclavage. Ça fait sourire : ce n'est pourtant pas un anachronisme. Les peuples qui ont voulu s'isoler sont bien obligés de s'isoler pour ne pas être à leur tour absorbés par plus puissants genre Russie et ses retrouvailles impérialistes : les dictateurs existeront toujours mais combien sont morts dans leur lit... ?

Ce film n'apporte pas grand chose : trop de plans longs, manque de contenu dans l'histoire...

Et puis un verre avalé n'a plus de goût : que l'Afrique se débrouille, la France ne pouvant plus supporter la misère du monde : elle a la sienne.

D'ailleurs, Guéguidian qui produit ou coproduit ses films come celui-ci, et est aussi

réalisateur, acteur, scénariste, de cinéma, a rencontré un bide : 129 846 spectateurs. Pour le 22° de ses 23 films, ce n'est pas un chant du cygne : il nous prépare la pie voleuse pour 2024 ! Ne connaîtra-t-il jamais cette retraite qu'il promeuvait lorsqu'il adhérait au Parti Communiste ?

A propos de chant, les jeunes des sixties (genre Guéguidian) apprécieront les tubes de l'époque dont ceux d'un jeune Johnny qui braillait "Twist à Saint Tropez. Dommage aussi que ce film soit bien trop long !

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le 10 nov. 2024

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