Je ne connaissais absolument pas Gregor Jordan mais à l'occasion de "Two Hands" je découvre le Guy Ritchie australien de la fin des années 1990, la densité de points communs étant assez incroyable avec "Arnaques, crimes & botanique" (Lock, Stock & Two Smoking Barrels) sorti l'année précédente en 1998. Le cadre rempli de mafieux plus ou moins petits, le rythme un peu frénétique, les déboires d'un protagoniste pris dans la constellation des intérêts croisés, et cette tonalité d'humour noir qui garde toujours un petit côté guilleret malgré les atrocités commises régulièrement. Il ne fait aucun doute que si j'avais découvert ce film à la même époque, à l'adolescence, je l'aurais bien plus apprécié. En l'état, cela ressemble à une synthèse de choses déjà vues cent fois.
La petite particularité qui peut éventuellement permettre au film de flotter dans son océan d'œuvres similaires, c'est d'une part ses effluves en provenance d'Australie qui inondent tout l'espace — ah, cet accent, c'est à la fois incompréhensible, bourrin, et agréable — et d'autre part les jeux sentimentaux entre Heath Ledger (alors débutant, et pas si mauvais étonnamment) et Rose Byrne. Le reste n'est qu'un condensé de motifs archi connus, un jeune gars en galère qui se retrouve pourchassé par les hommes de main d'un gangster local après avoir fait une grosse boulette lors d'une mission qui lui avait été confiée. Le décor de Sidney est aussi une source de distraction agréable, on se laisse agréablement errer entre l'humour potache et les mises à mort jamais filmées sérieusement. Rien de fondamental, rien de tonitruant, souvent très grossiers dans les détails de scénario, mais légèrement singulier et pas foncièrement désagréable.