Malgré un pitch somme toute assez classique (un homme hésitant entre deux femmes), les critiques alléchantes m'avaient convaincu de me rendre en salle obscure regarder deux acteurs bien connus d'Hollywood.
Hélas, dès le rideau levé, l'expectative laisse place à une impression de déjà vu, et d'un melting pot assez peu homogène. En effet, le personnage de Leonard, incarné par un Joaquin Phoenix qui fait ce qu'il peut en tant qu'acteur, cultive plusieurs traits de personnalité bizzarement incompatibles. Son côté "à l'écart des choses" du début du film ne colle pas vraiment avec l'aspect séducteur et fonceur qu'il exerce plus tard. S'il s'agit d'une évolution du personnage, le réalisateur peine à mon sens à en démontrer la cause.
D'autre part, l'action paraît étrangement d'un autre temps. L'appartement confiné des parents de Léonard est en complet décalage avec la ville dans laquelle le film est tourné. Les couleurs sont assez sombres, les réactions des personnages sont étonnantes. Loin de rendre ce film intemporel, les multiples pièces de ce puzzle semblent provenir de boîtes de jeux bien différentes.
Quant au scénario, il ne parvient pas à surprendre le spectateur, si ce n'est dans les ultimes minutes du film, minutes qui réhaussent quelque peu l'intérêt de l'oeuvre.
Quelques mots pour finir sur Gwyneth Paltrow, qui tient la dragée haute à Joaquin Phoenix, mais ces excellents acteurs ne suffiront pas à tirer le film d'affaire.