Typhoon
5.5
Typhoon

Film de Kwak Kyung-Taek (2005)

On doit à Kwak Kyung-taek deux œuvres majeures du cinéma sud-coréen du début de notre nouveau siècle : d'une part Friend (2001) et de l'autre Champion (2002). Le cinéaste nous a donc montré de quoi il était capable mais avec Typhoon, il nous montre une autre facette de son métier de réalisateur en livrant un film moyen, très très moyen.

Typhoon c'est la grosse machine pour asseoir sa domination sur le box office. Un film d'action mêlant aventure et drame avec deux acteurs de poids à l'affiche : Jang Dong-kun (Taegukgi, 2004) et Lee Jeong-jae (An Affair, 1998). Le film fait preuve d'ambition en employant un gros budget et en nous faisant voyager d'un pays à l'autre avec l'éternel relent d'émotion qu'incombe au film sud-coréen. Ici tout se joue au premier degré et c'est bien dommage. La petite différence qu'a la Corée du Sud avec un pays comme les États-Unis, gros fournisseurs de blockbuster c'est la politique et les tensions avec le Nord (le frère ennemi). Typhoon tend donc à développer un récit prenant en compte cette Corée déchirée en deux. Une toile de fond politique pour un film qui manque d'inspiration comme la musique employée par ailleurs.

Là où Kwak Kyung-taek déçoit s'est en réalisant avec Typhoon un film impersonnelle. Un blockbuster de plus en somme où l'on évite aucun des clichés qui tapent sur les nerfs. Le scénario bateau, sans surprise qui frise parfois le ridicule remplit de personnages caricaturaux avec des dialogues qui le sont tout autant.
Les nord-coréens sont forcément méchants et ceux du sud sont des types droits et qui aiment leur nation plus que tout. En plus le notre (de sudco), celui choisi pour la mission a eu un père militaire mort pour le pays donc c'est pas un rigolo d'autant plus que c'est un excellent commando. Et puis on s'en fiche parce que les deux bonhommes vont voir en eux des types qui auraient pu être amis en d'autre circonstances, que la vie est injuste, séquence émotion donc. On parle de la caricature des russes, des états-uniens, des thaïlandais... ? Non ? Ouais, passons.

Typhoon fonctionne plutôt bien avec ses scènes d'actions que je qualifierai d'efficaces bien que par moment la réalisation soit incompréhensible, justement dans le feu de l'action. Je sais, je suis contradictoire. J'ai un côté Typhoon en moi. Après ça, pas grand-chose à se mettre sous la dent et l'ennui ainsi que la consternation prennent le dessus, sur un film qui fait soufflé fort sans jamais couper le souffle. Le nationalisme du trop lisse Kang Se-jong énerve et le final sur le bateau au milieu du typhon est parfois illisible. Finalement, c'est en le voyant une deuxième fois que j'ai été un peu plus clément avec Typhoon mais toujours autant consterné par certaines scènes, dialogues et personnages. Dans ce deuxième visionnages, les retrouvailles entre Sin et sa sœur ainsi que la scène qui clôture le film dégage une émotion toute particulière. Même si encore une fois on n'échappe pas aux clichés du larmoyants.

Les invendus de Made in Asie #28
IllitchD
4
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le 23 janv. 2012

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